2 Statistiques de l’hébergement touristique

2.1 L’hébergement touristique en Suisse

Les années 2020 et 2021 ont été marquées au niveau national comme international par la crise sanitaire et économique liée à la pandémie du COVID-19. Les différentes mesures prises par la Suisse et les états étrangers ont eu une influence directe sur le secteur touristique dans son ensemble et plus particulièrement celui de l’hébergement touristique. Les résultats statistiques pour ces années reflètent les effets négatifs de cette situation exceptionnelle sur ce secteur avec très souvent des valeurs «extrêmes» jamais observées par le passé. Il n’est pas possible de dresser une liste de mesures prises au niveau international. Toutefois, une chronologie de celles édictées en Suisse livre une contextualisation pertinente pour l’intérprétation des résultats.

Chronologie:

2020

Fin février: Le Conseil fédéral déclare la Suisse en «situation particulière». Les premières annulations d’événements, conférences et séminaires sont observées.

Mars: Le Conseil fédéral déclare la «situation extra­ordinaire». Le semi-confinement est instauré. Les restaurants, les magasins, les marchés et les installations de loisirs, ainsi que les commerces où les règles de distance ne peuvent être respectées doivent fermer. Les hôtels restent toutefois ouverts. Les frontières avec tous les pays voisins sont contrôlées.

Mai: Assouplissement de certaines mesures sanitaires. Les magasins, les écoles obligatoires mais aussi les musées, les bibliothèques, les restaurants et les salles de sport peuvent rouvrir progressivement mais avec des mesures de protection sanitaires strictes.

Juin: Le Conseil fédéral met fin à la situation extraordinaire. Les établissements de loisirs et les autres attractions touristiques peuvent rouvrir leurs portes. Les rassemblements spontanés sont à nouveau autorisés jusqu’à 30 personnes et il est possible d’organiser des manifestations réunissant jusqu’à 300 personnes. Les restrictions d’entrée sur le territoire suisse sont levées pour l’ensemble des États Schengen.

Octobre– novembre: Début de la deuxième «vague» du COVID-19. Réintroduction progressives de mesures sanitaires cantonales et fédérales.

Décembre: La situation épidémiologique se dégrade. Le Conseil fédéral renforce les mesures sanitaires. Les magasins dit «non-essentiels», les restaurants, les installations de loisirs et sportives et les centres de culture sont fermés. Les stations de ski restent toutefois ouvertes ainsi que les hôtels et leurs infrastructures (restaurant, fitness, wellness, etc.) à disposition de leurs clients.

2021

Février: Le Conseil fédéral opte pour un déconfinement par étapes.

Mars: Réouverture de tous les magasins, musées, bibliothèques, lieux extérieurs de loisirs.

Avril: Réouverture des terrasses, des cinémas, des théâtres et des stades de football, à des conditions strictes.

Fin mai: Les restaurants et les centres thermaux peuvent rouvrir et les événements publics accueillir jusqu’à 300 personnes.

Juin: Les conditions d’entrée en Suisse seront assouplies dès le 28 juin. L’interdiction d’entrée est notamment levée pour les voyageurs venant d’un État non membre de l’espace Schengen s’ils sont vaccinés.

Septembre: 4e vague du COVID-19, réintroduction progressive de mesures sanitaires cantonales et fédérales.

Décembre: Application renforcée du certificat vaccinal à l’intérieur et télétravail obligatoire.

2022

Mi-février: Levée des principales mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus. Seuls l’isolement des personnes dépistées positives et le port du masque obligatoire dans les transports publics et dans les établissements de santé sont maintenus jusqu’à fin mars 2022.

2.1.1 Demande dans l’hébergement touristique

En 2022, l’hébergement touristique en Suisse, qui comprend le secteur de l’hôtellerie et celui de la parahôtellerie, affiche un total de 55,6 millions de nuitées (G2.1.1) soit 21,3% de plus qu’en 2021. Avec ce résultat, la demande dans l’hébergement touristique en Suisse revient à un niveau semblable à celui avant le COVID-19. Même si un écart de –1,1% par rapport à 2019 est encore observé, la demande en 2022 est toutefois légèrement supérieure (+0,5%) à celle de 2018. L’hôtellerie représente en 2022 la plus grande part de la demande dans l’hébergement touristique avec 68,7% des nuitées enregistrées.


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2.1.2 Demande suisse et étrangère

En 2022, la clientèle suisse représente 60,0% des nuitées enregistrées dans l’hébergement touristique suisse (G2.1.2). Suite à un léger recul en 2020 (–3,7%), la demande suisse augmente fortement en 2021 (+21,3%) et dépasse ainsi largement les valeurs de 2018 et 2019 (respectivement +20,0% et +16,8%). Elle connait ensuite un tassement en 2022 (–2,6%), mais ici aussi le niveau reste très supérieur à la période avant COVID-19. Après une chute historique de 61,9% en 2020, la clientèle étrangère connait à nouveau une augmentation (+13,1%) en 2021 qui s’accentue fortement en 2022 (+91,8%). Elle reste toutefois près de 17% en dessous des niveaux de 2018 et 2019. Au sein de la clientèle étrangère, ce sont les hôtes européens qui ont généré en 2022 le plus de nuitées avec une part de 27,8% de la demande totale. La demande dans le secteur de la parahôtellerie provient majoritairement des hôtes suisses (70,9%) (G2.1.2). Cette part est également majoritaire dans le secteur hôtelier mais sensiblement moins haute (55,1%) (G2.1.2).

Le saviez-vous?

Dans l’hébergement touristique, la clientèle asiatique représente 5,3% des nuitées en 2022.

  

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2.1.3 Ventilation mensuelle de la demande

Durant l’année 2022, c’est au cours des mois de juin à septembre que le plus grand nombre de nuitées est enregistré dans l’hébergement touristique en Suisse (G2.1.3). À eux seuls, ces quatre mois comptabilisent 25,2 millions de nuitées, soit plus de 45% de la demande annuelle.


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2.1.4 Évolution de la demande dans les pays ­limitrophes de la Suisse

En comparaison avec les résultats européens  (UE), l’hébergement touristique suisse affiche, en 2022, une évolution des nuitées analogue (G2.1.4) mais néanmoins bien moins marquée, avec une hausse de 21,3% (contre +49,7% pour l’UE) par rapport à 2021. Tous les autres pays limitrophes connaissent également des hausses supérieures à celle de la Suisse.

En 2022, au niveau européen comme en Suisse, les nuitées générées par les non-résidents augmentent fortement (respectivement +105,5% et +91,8% par rapport à 2021). Cependant pour la Suisse, contrairement à l’UE (+23,4%), les nuitées des résidents affichent une baisse (–2,6%). Les pays limitrophes connaissent de fortes augmentations des nuitées des résidents.


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2.2 Résultats pour l’hôtellerie

2.2.1 Offre en 2022

Au cours de l’année 2022, il a été dénombré en moyenne annuelle 4020 hôtels et établissements de cure ouverts en Suisse, ce qui correspond à 131 486 chambres et 257 641 lits disponibles (G2.2.1a). Le nombre d’établissements ouverts en 2022 est légèrement supérieur à celui de 2021 (3919) mais reste très en dessous de 2019 (4234). En raison de la crise du COVID-19, un grand nombre d’établissements ont fermé temporairement en 2020 et 2021. La répartition des établissements diffère selon les régions touristiques. En 2022, les Grisons en possèdent la plus importante part (14,3%), suivi par la Région Berne (13,0%). Au niveau national, un établissement hôtelier possède en 64,1 lits disponibles (G2.2.1b). 


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2.2.2 Évolution générale de l’offre

En 2022, un total de 4498 établissements et 143 312 chambres a été recensé dans l’hôtellerie en Suisse. En comparaison avec 2021 (G2.2.2a), le nombre d’établissements a un peu diminué (–76 unités/–1,7%) alors que le nombre de chambres a légèrement augmenté (+570/+0,4%). Au niveau des régions touristiques, l’offre, en termes d’établissements, est en baisse dans onze régions sur treize entre 2021 et 2022. Pour les deux restantes, il a uniquement augmenté d’une unité. En ce qui concerne les chambres, sept régions sur treize affichent un nombre de chambres inférieur à l’année précédente.

Sur une période de dix ans (G2.2.2b), le nombre d’établissements recensés a fortement reculé. En 2013, on dénombrait ainsi 5191 établissements en Suisse, ce qui correspond à une diminution de 693 unités (–13,3%) sur cette période. Pour ce qui est du nombre de chambres, une hausse (+3120 chambres/+2,2%) est observable pour l’année 2022. Sur cette même période, douze régions touristiques voient leur offre diminuer en termes d’établissements. La Suisse orientale affiche le plus fort recul avec 133 établissements en moins (–12,3%). En ce qui concerne les chambres, sept régions touristiques connaissent une hausse. C’est la Région zurichoise qui affiche la plus forte croissance (+4241 unités/+25,6%). À contrario, c’est en Suisse orientale que le recul est le plus marqué (–1263 unités/–12,3%).

   

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2.2.3 Évolution générale de la demande

Afin de mieux apprécier les résultats de la demande dans l’hôtellerie en Suisse, il convient de les mettre en relation avec les événements économiques et autres faits marquants survenus lors des dernières années.

Les effets de la crise économique mondiale survenue en 2009 ont eu une incidence sur la demande des années qui ont suivi. Ainsi l’année 2011 se caractérise par la forte valorisation du franc suisse face à l’euro et à d’autres devises. Le 6 septembre 2011, l’introduction du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) stabilise le cours des devises qui reste toutefois toujours bien inférieur aux années précédentes. Le 15 janvier 2015, la BNS annonce l’abandon du taux plancher, ce qui génère une nouvelle appréciation du franc suisse par rapport à l’euro. Les deux années suivantes, l’euro reprend un peu de vigueur face au franc suisse mais sans jamais atteindre son niveau d’avant 2015. Dès fin février 2020, la crise sanitaire bouleverse complètement la société et l’économie. Le secteur touristique tant au niveau national qu’international est affecté très négativement par cette situation exceptionelle. Même si les mesures contre la pandémie sont quelque peu allégées en Suisse et dans de nombreux pays en 2021, les effets négatifs sur le secteur touristique restent encore très marqués. La situation commence à se normaliser en 2022 mais certains effets négatifs restent encore présents.

Au cours de la dernière décennie, le total des nuitées dans les hôtels et les établissements de cure en Suisse a évolué de manière contrastée (G2.2.3a). La demande connait une croissance pour les années 2013 (+2,5%) et 2014 (+0,9%) mais en 2015 (–0,8%) et 2016 (–0,3%) des reculs sont observés. Un fort redressement de la demande se produit en 2017 (+5,2%) qui se confirme en 2018 (+3,8%) et en 2019 (+1,9% ) où un total de 39,6 millions de nuitées est enregistré, soit un niveau jamais observé jusqu’à lors. En 2020, la demande connait une chute historique de 40,0% et comptabilise 23,7 millions de nuitées. Pour cette même année, à l’exception des mois de janvier (+7,1) et février (+7,0), de très fortes baisses mensuelles sont observables, s’échelonnant entre –91,8% en avril et –24,9% en juillet. Même si la situation liée au COVID-19 persiste en 2021, les mesures sanitaires sont moins fortes qu’en 2020. L’année 2021 connait donc une reprise de la demande et totalise 29,6 millions de nuitées, soit une augmentation de 24,6%. Alors que pour les deux premiers mois de l’année d’importantes diminutions de nuitées sont observées par rapport à la même période de 2020, la demande progresse fortement entre mars et juin. Le pic est atteint en avril avec une hausse de plus de 800%. En juillet, la croissance de la demande ralentit (+6,4%), puis progresse de nouveau de manière très marquée entre août et décembre pour se rapprocher des niveaux de l’année 2019 (G2.2.3b). En 2022, la demande continue sa progression et atteint 38,2 millions de nuitées, soit une hausse de 29,4% (+8,7 millions) par rapport à 2021. Tous les mois de 2022 présentent des augmentations relativement fortes de la demande par rapport à 2021. Les hausses s’échelonnent entre 8,1% (août) et 73,2% (janvier). Même si les sept premiers mois restent encore inférieurs à 2019, les cinq derniers mois de l’année connaissent, quant à eux, un nombre de nuitées encore jamais enregistré lors des trois dernières décennies. Avec ces résultats, la demande retrouve un niveau d’avant-crise sanitaire avec un nombre de nuitées supérieur à celui de 2017. Elle reste néanmoins encore légèrement en dessous de de 2018 (–1,5%) et 2019 (–3,3%).

Le saviez-vous?

La saison touristique d’été 2022 (mai à octobre) avec 22,5 millions de nuitées est tout juste après celle de 2019 (–0,8%), la meilleure depuis les 30 dernières années.


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2.2.4 Évolution de la demande indigène et étrangère

Si l’on revient sur les dix dernières années, les demandes étrangère et indigène dans le secteur hôtelier ne suivent pas toujours des tendances analogues (G2.2.4a). En 2013, un trend positif est observé pour les deux demandes. Il se poursuit en 2014. Alors que la hausse des nuitées continue pour la clientèle indigène en 2015 et 2016, la demande de la clientèle étrangère connaît une régression. En 2017 et 2018 les demandes étrangère et indigène affichent à nouveau une hausse. Cette situation se poursuit en 2019. En effet, les hôtes étrangers enregistrent une croissance de 1,1% et les hôtes suisses une hausse de 2,9%. Les nuitées de la clientèle étrangère (21,6 millions), tout comme celle indigène (17,9 millions) atteignent en 2019 des niveaux encore jamais observés jusque là. En 2020, la demande étrangère chute drastiquement à 7,3 millions de nuitées (–66,1%), de son côté la demande indigène totalise 16,4 millions de nuitées, ce qui constitue une baisse importante (–8,6%/–1,5 million) mais moins drastique. Toutefois la demande se redresse en 2021, surtout pour la clientèle indigène (+27,9%) qui surpasse largement le niveau record de 2019 avec un total de 21,0 millions de nuitées. Avec un total de 8,6 millions de nuitées, la demande étrangère augmente également (+17,1% ) mais reste encore très fortement inférieure à celle de 2019. La demande indigène se stabilise en 2022 à 21,1 millions de nuitées (+0,5%), un nouveau record. Avec 17,2 millions de nuitées (+99,8%), la demande étrangère double en 2022 par rapport à 2021. Cependant, le niveau des nuitées de cette clientèle reste 20,6% plus bas que celui de 2019.

Suite à une année 2020 marquée par une chute drastique de la demande et une reprise en 2021, les évolutions mensuelles en 2022 sont contrastées pour la demande indigène alors qu’elles sont fortement positives pour la demande étrangère (G2.2.4b). Les trois premiers mois de l’année voient le nombre de nuitées suisses augmenter, même de manière marquée en janvier (+42,9%) et en mars (+23,4%), en comparaison avec 2021. Puis, mis à part le mois de juin (+5,9%), tous les mois sont en baisse entre avril et octobre, avec un pic en août (–13,3%). Quant aux deux derniers mois de 2022, ils sont marqués par le retour de la croissance de la demande indigène (+7,5% en novembre et +2,9% en décembre). La croissance de la demande étrangère est forte tout au long de l’année, mais plus particulièrement au cours du premier semestre, avec des hausses proches ou supérieures à 200% selon les mois. Lors du second semestre la croissance ralentit, mais les augmentations restent fortes, s’échelonnant entre 41,1% (novembre) et 101,4% (juillet).

    

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Le saviez-vous?

En juin 2022, la demande étrangère a augmenté de 247,1% par rapport à juin 2021.

2.2.5 Évolution de la demande selon les continents de provenance des hôtes

En 2022, la demande du continent européen (sans la Suisse) affiche 11,1 millions de nuitées, ce qui représente une hausse de 61,6% (+4,2 millions de nuitées) par rapport à 2021 (G2.2.5a). Malgré cette forte croissance, le niveau de nuitées de 2022 pour cette clientèle reste encore inférieur à celui de 2019 (–9,5%). Les plus grands contributeurs de cette croissance sont le Royaume-Uni et l’Allemagne (+1,0 million chacun/respectivement +308,9% et +39,4%). Le résultat du continent européen doit également être remis dans un contexte temporel plus long. En effet, suite à la crise économique mondiale de 2009 et la forte valorisation du franc suisse face à l’euro en 2011, la demande du continent européen a baissé régulièrement jusqu’en 2016. Elle a connu ensuite une période de stagnation jusqu’en 2019 et n’a jamais retrouvé son niveau d’avant 2009.

Après une chute drastique de la demande (G2.2.5c) des visiteurs asiatiques en 2020 (–89,2%), un rebond est observé en 2021 (+35,3%). La croissance s’accentue en 2022 avec une augmentation de 1,8 million de nuitées (+232,8%) pour atteindre un total de 2,6 millions d’unités. Les principaux contributeurs à cette hausse sont les Pays du Golfe (+395 000/+92,9%) et l’Inde (+304 000/+399,9%). Malgré cette forte croissance, le niveau de nuitées des hôtes asiatiques reste encore plus de 50% inférieur à celui de 2019. Ceci est principalement expliqué par la demande des visiteurs chinois, qui avec 119 000 nuitées en 2022, reste encore très loin du niveau de 2019 (–91,4%), année où 1,4 million d’unités avait été générées par ces visiteurs.

Une forte augmentation est également observable pour la demande des visiteurs du continent américain en 2022 (+2,2 millons de nuitées/+260,7%). La plus forte progression provient de la clientèle des États-Unis (+1,7 million/+276,8%). La demande pour ce continent reste encore légèrement inférieure à 2019 (–8,0%) mais dépasse déjà celle de 2017 (+7,9%). Finalement, les nuitées des hôtes en provenance du continent africain (+141 000 nuitées/+152,7%) ainsi que celles d’Océanie (+191 000/+931,7%) progressent significativement, mais restent toujours en-dessous des niveaux pré-COVID-19.

Le saviez-vous?

La demande provenant de la clientèle des États-Unis d’Amérique a atteint en 2022 son deuxième plus haut niveau des 30 dernières années. Seule l’année 2019 affiche un niveau supérieur.


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2.2.6 Évolution de la demande par région touristique

En 2022, toutes les régions touristiques de Suisse, excepté le Tessin (–12,9%), ont enregistré des augmentations de nuitées par rapport à 2021. Les plus grandes hausses relatives ont été observées dans les régions citadines. Genève affiche la plus forte augmentation (+94,5%), suivie de près de la Région zurichoise (+89,0%). Quant à la Région bâloise, elle voit ses nuitées augmenter de 57,9%. Comparativement à 2019, seules quatre régions touristiques ont connu un niveau supérieur de leur demande en 2022, à savoir le Tessin (+10,6%), Jura & Trois-Lacs (+6,4%), les Grisons (+5,9%) et la Suisse orientale (+4,2%).

Pour la demande indigène, six régions touristiques sur treize ont affiché un résultat en augmentation allant de +8,4% pour Vaud à +51,2% pour la Région zurichoise. Les reculs quant à eux, s’échelonnent entre –28,7% pour le Tessin et –3,2% pour la Région Lucerne/Lac des Quatre cantons. Les treize régions touristiques ont toutes un niveau de nuitées indigènes supérieur à celui de 2019.

En ce qui concerne la demande étrangère, toutes les régions touristiques affichent en 2022 de très fortes croissances par rapport à l’année précédente, le seuil le plus bas étant de +40,5% pour la Région Argovie & Soleure. Toutefois, le niveau de la demande étrangère reste encore bien en-dessous de celui de 2019 dans toutes les régions touristiques.

Le saviez-vous?

À Genève en 2022, près de trois quarts de la demande provient de la clientèle étrangère (73,2%).


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2.2.7 Durée de séjour

En 2022, les hôtes séjournent en moyenne 2,09 nuits dans les hôtels et établissements de cure en Suisse. Cette durée est plus longue pour les visiteurs étrangers (2,22 nuits) que pour les hôtes suisses (1,99 nuits). Même si les résultats pour 2022 sont en baisse par rapport à 2021 et 2020, ils restent toutefois supérieurs avec ceux observés au cours des dix années précédentes (G2.2.7a) pour la clientèle étrangère et à ceux depuis 2015 pour la clientèle suisse.

Au niveau des régions touristiques, ce sont les Grisons qui affichent en 2022 la durée de séjour la plus longue avec 2,71 nuits (G2.2.7b). En revanche, la durée de séjour la plus courte est observable dans la Région Fribourg (1,60 nuit). Comme au niveau national, la durée de séjour est plus longue pour la clientèle étrangère que pour les visiteurs indigènes dans toutes les régions touristiques hormis le Tessin. La différence la plus marquée est observée aux Grisons, où les visiteurs étrangers séjournent 3,14 nuits en moyenne, alors que les hôtes suisses y demeurent 2,54 nuits.


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2.2.8 Taux d’occupation des chambres

Durant l’année 2022, le taux net d’occupation des chambres s’est monté à 51,6% (G2.2.8), soit une forte augmentation de 10,2 points par rapport à 2021. Il reste toutefois encore inférieur à celui de 2019 (55,2%). Sur les treize régions touristiques, seul le Tessin (53,9%/–5,5 points) a connu une diminution du taux d’occupation. De son côté, Genève a enregistré le taux le plus élevé (56,7%/+22,5 points). Malgré ces progressions, seules quatre régions (le Tessin, la Suisse orientale, la Région Fribourg et les Grisons) ont un taux d’occupation supérieur à celui de 2019. Les régions citadines de Zurich, de Genève et de Bâle sont celles qui affichent le plus grand écart négatif en comparaison avec 2019.


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2.2.9 Évolution de la demande dans les pays ­limitrophes de la Suisse

Dans l’UE en 2022, les nuitées dans l’hôtellerie ont augmenté de 63,5% (G2.2.9). De fortes hausses sont également observables dans les pays limitrophes de la Suisse. La croissance des nuitées en Suisse est toutefois moins significative (+29,4%).

La demande des résidents augmente également fortement dans l’UE (+32,8%), tout comme dans les pays limitrophes, alors qu’en Suisse elle reste stable (+0,5%). Pour ce qui est de la demande des non-résidents, elle augmente très fortement dans l’UE (+120,8%), dans les pays limitrophes, tout comme en Suisse (+99,8%).


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2.3 Résultats pour la parahôtellerie

Dans le secteur de la parahôtellerie, la statistique distingue trois types d’hébergement principaux, à savoir les logements de vacances exploités commercialement, les hébergements collectifs ainsi que les terrains de camping. Afin de présenter les informations du secteur de la parahôtellerie de la manière la plus détaillée possible, les résultats sont exposés en fonction de chaque type d’hébergement.

2.3.1 Offre dans la parahôtellerie

A) Logements de vacances

En 2022, un total de 28 511 logements de vacances exploités commercialement a été recensé en Suisse (G2.3.1). Ceci représente une capacité de 138 466 lits. Si on considère la répartition des logements de vacances selon les sept grandes régions de Suisse, c’est la Région lémanique qui en possède la plus grande part avec 45,8% du total. Arrive ensuite la Suisse orientale avec une proportion de 27,2%.

B) Hébergements collectifs

Au niveau national, 2255 hébergements collectifs, soit un total de 108 368 lits, ont été recensés pour l’année 2022 (G2.3.1). Au niveau des grandes régions, c’est l’Espace Mittelland qui compte la plus grande part d’établissement (26,4%) suivi de près par la Suisse orientale (26,2%) et la Région lémanique (23,7%).

C) Terrains de camping

Le total des terrains de camping recensés en Suisse en 2022 s’élève à 398 unités, soit 28 420 places de location pour les hôtes de passage (G2.3.1). En termes de répartition au niveau des grandes régions, ce sont l’Espace Mittelland (27,9%) et la Région lémanique (24,9%) qui recensent le plus grand nombre d’établissements.


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2.3.2 Demande dans la parahôtellerie

A) Logements de vacances

Les logements de vacances exploités commercialement ont enregistré la plus grande part des nuitées de la parahôtellerie en 2022, à savoir 44,0%. Avec 7,7 millions de nuitées (G2.3.2.1a), la demande a augmenté de 1,3% par rapport à 2021, et dépasse celles de 2019 (7,3 millions) et 2018 (7,5 millions). La demande indigène a reculé de 15,8% pour s’établir à 5,0 millions de nuitées. Cette baisse s’explique par la forte fréquentation de ce type d’hébergement par la clientèle suisse en 2020 et 2021 en lien avec les mesures de restrictions dues au COVID-19 . À titre comparatif, le niveau des nuitées en 2022 reste 15,5% plus haut que celui de 2019. Le recul de la demande indigène a été compensé par la forte croissance de la demande étrangère, qui s’est accrue de 63,6% pour se situer à 2,7 millions de nuitées. Les hôtes provenant d’Europe (2,2 millions, soit +49,8%) ont représenté 83,7% de nuitées générées par les visiteurs étrangers. Parmi les sept grandes régions, c’est la Région lémanique qui a enregistré la plus forte demande avec 3,1 millions de nuitées (G2.3.2.2a).

B) Hébergements collectifs

Bien qu’elles soient en forte croissance en 2022 (+46,2% à 4,9 millions), les nuitées en hébergements collectifs sont demeurées en-dessous du niveau d’avant la pandémie. Considéré sur toute l’année, leur nombre reste inférieur de 13,2% par rapport à 2019 (5,7 millions). En 2022, la clientèle indigène a généré 4,1 millions de nuitées, ce qui représente une augmentation de 35,0%. La clientèle étrangère (qui provient à 80,5% d’Europe) en a généré 832 000 (+146,4%). La Suisse orientale occupe le haut du classement des grandes régions (G2.3.2.2b) avec 1,3 million de nuitées.

C) Terrains de camping

Après le record enregistré l’année dernière (5,4 millions), la demande dans les campings a diminué de 10,7% pour atteindre 4,8 millions de nuitées. La hausse de la demande étrangère (+51,8% à 1,6 million) n’a pas compensé le recul de la clientèle indigène (–25,3% à 3,3 millions). Les visiteurs européens ont représenté la majeure partie de la demande étrangère, soit 97,2%. L’Espace Mittelland est la grande région où les terrains de camping ont enregistré le plus grand nombre de nuitées (1,2 million), suivie du Tessin (1,1 million).

Le saviez-vous?

En 2022, les visiteurs suisses ont représenté 67,7% de la demande dans les terrains de camping.

    

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2.3.3 Ventilation mensuelle de la demande

A) Logements de vacances

En 2022, la fréquentation en termes de nuitées dans les logements de vacances (G2.3.3a) est concentrée principalement entre janvier et mars (42,5% de la demande annuelle) ainsi qu’en juillet et août (24,5%). Le mois de novembre de son côté, ne représente que 1,3% de la demande totale.

Le saviez-vous?

En 2022, dans les logements vacances, le mois de février représente à lui seul 19,4% des nuitées annuelles.

B) Hébergements collectifs

La ventilation mensuelle de la demande dans les hébergements collectifs en 2022 permet d’observer que plus de la moitié des nuitées (51,2%) sont générées en été, c’est-à-dire entre juin et septembre (G2.3.3b).

C) Terrains de camping

Fortement saisonnière, la demande dans les terrains de camping est, sans surprise, presque totalement concentrée au cours de la période estivale (G2.3.3c). Un peu plus de 80% des nuitées (82,7%) sont comptabilisées entre mai et septembre 2022.

2.3.4 Durée de séjour dans la parahôtellerie

A) Logements de vacances

La durée de séjour moyenne en Suisse dans les logements de vacances atteint 5,93 nuits en 2022 (6,52 en 2021) (G2.3.4a). Cette valeur diffère toutefois selon les grandes régions. En effet, en Suisse orientale elle s’élève à 6,89 nuits (6,73) et au Tessin à 6,50 nuits (6,74), soit les durées les plus longues à ce niveau régional. En revanche, la région Suisse du Nord-Ouest enregistre la valeur la plus courte, soit 2,68 nuits (4,52).

B) Hébergements collectifs

En 2022, la durée de séjour moyenne au niveau national dans les hébergements collectifs s’établit à 2,41 nuits (2,35 en 2021) (G2.3.4b). Au niveau des grandes régions, c’est à Zürich que les visiteurs séjournent le plus longtemps avec 2,67 nuits (2,78). À contrario, c’est en Suisse centrale que la durée la plus courte est observée avec 2,13 nuits (2,31).

C) Terrains de camping

Pour les terrains de camping, la durée de séjour moyenne en 2022 est de 2,92 nuits (3,21en 2021) pour le territoire national (G2.3.4c). Cette durée atteint 4,14 nuits (3,99) au Tessin, soit la valeur la plus élevée parmi l’ensemble des grandes régions. C’est à Zürich que la durée de séjour est la plus courte avec 1,85 nuits (1,94).


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2.3.5 Évolution de la demande dans les pays ­limitrophes de la Suisse

En 2022, l’évolution des nuitées dans l’UE dans le secteur de la parahôtellerie connaît une hausse de 31,7% (G2.3.5). La Suisse enregistre une augmentation de la demande de 6,6%, soit une hausse moins importante que celle de l’UE et aussi des pays limitrophes.

En ce qui concerne les nuitées des résidents, elles augementent dans l’UE (+12,2%) tout comme dans les pays limitrophes, alors qu’en Suisse la demande de cette clientèle est en net recul (–7,4%). La demande provenant des non-résidents affiche une hausse marquée dans l’UE (+80,9%), en Suisse (+68,9%) ainsi que dans les pays limitrophes.


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