L’offre de travail en Suisse et dans les régions limitrophes en 2022

Résumé

La participation au marché du travail est plus forte en Suisse que dans les cinq pays voisins. Le taux d’activité dans chacune des régions étrangères limitrophes est inférieur à celui des régions suisses qui leur sont contiguës, mais supérieur aux taux nationaux respectifs.

La Suisse est demandeuse de main d’œuvre: en 2022, 373 000 personnes de nationalité étrangère résidant à l’étranger avaient un emploi en Suisse alors que 29 000 personnes résidant en Suisse exerçaient leur activité professionnelle hors du pays. Près d'un tiers de ces dernières travaillaient au Liechtenstein. Dans les régions étrangères limitrophes, la part de la population active venant travailler en Suisse atteignait un maximum de 8% en Franche-Comté. L’attractivité de la Suisse est perceptible au niveau de l’offre de travail des régions frontalières: tant l’indicateur de la main d’œuvre excédentaire que le taux de chômage au sens du BIT affichaient des valeurs parmi les plus faibles du pays, en dessous des moyennes nationales. Le niveau de chômage dans les régions limitrophes était même parfois plus faible que celui de leur(s) région(s) suisse(s) voisine(s).

Globalement, 25 millions de personnes en âge de travailler vivaient en 2022 dans la zone géographique formée de la Suisse, de ses onze régions limitrophes européennes et du Liechtenstein. Le taux d’activité de cette zone était proche de la moyenne de l’Union européenne (UE), alors que le taux de chômage au sens du BIT se rapprochait du taux suisse.

1 Introduction

Le marché du travail suisse est étroitement lié aux régions voisines. Cet Actualités OFS examine les mouvements transfrontaliers et les indicateurs du marché du travail de la Suisse et ceux des régions limitrophes:

– Allemagne: Freiburg et Tübingen

– France: Alsace, la Franche-Comté et la région Rhône-Alpes

– Autriche: Vorarlberg et le Tyrol

– Italie: Vallée d’Aoste, la Lombardie, le Piémont et la Province autonome de Bozen

– Liechstenstein

L’analyse se compose de trois parties, soit une comparaison des principaux indicateurs du marché du travail (chapitre 2), l’examen des mouvements transfrontaliers (chapitre 3) et enfin la description d’un marché suisse du travail élargi à ses régions voisines (chapitre 4). Les résultats régionalisés au deuxième niveau de la nomenclature NUTS Nomenclature des unités territoriales statistiques proviennent essentiellement des enquêtes sur les forces de travail (EFT, équivalent de l’enquête suisse sur la population active [ESPA]). Comme la taille des régions varie de 57 000 personnes en âge de travailler (15–64 ans) dans la Vallée d’Aoste à 4,5 millions en Lombardie, on comparera principalement des proportions.

2 Indicateurs du marché du travail régionaux

Le taux d’activité, la part de personnes travaillant à temps partiel, le salaire horaire, le taux de chômage au sens du BIT et les capacités excédentaires de travail sont analysés et comparés sous un angle tant international que régional.

2.1 Participation au marché du travail

En 2022, la participation au marché du travail des personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) était la plus forte en Suisse (taux de d’activité de 83,5%). En Allemagne (79,4%), Autriche (77,8%) et Liechtenstein Les résultats pour le Liechtenstein se réfèrent à l’année 2021. (78,0%), le taux dépassait celui de l’Union européenne (UE; 74,5%), alors qu’il y était inférieur en France (73,6%) et en Italie (65,5%). En l’espace de dix ans, la participation au marché du travail avait progressé tant en Suisse que dans les cinq pays voisins.

Le taux d’activité des régions voisines proche de celui des grandes régions suisses limitrophes

En Suisse, les taux d’activité (15-64 ans) les plus bas se relevaient au Tessin (75,7% en 2022) et dans l’Espace lémanique (77,9%) et les plus élevés en Suisse centrale (86,6%) et Suisse orientale (85,1%), soit un écart de près de 10 points de pourcentage entre les extrêmes. Ces différences n’ont que peu évolué depuis 10 ans.

À l’étranger, la participation au marché du travail dans les régions limitrophes à la Suisse est plus marquée qu’en moyenne nationale. Le taux d’activité des 15 à 64 ans dans les régions de Freiburg (81,7%) et de Tübingen (82,3%) dépassait ainsi le taux moyen allemand. En Autriche, le taux dans le Tyrol était même le plus élevé du pays (80,4%) suivi par celui du Vorarlberg (79,4%). En France, la proportion de personnes actives était la deuxième respectivement la troisième plus élevée en Rhône-Alpes (76,2%) et en Alsace (75,9%). Elle dépassait aussi la moyenne nationale en Franche-Comté (75,1%). En Italie enfin, la participation au marché du travail dans les régions limitrophes dépassait nettement le niveau moyen national (taux d’activité entre 71,0% dans le Piémont et 75,8% dans la province autonome de Bozen; carte G1).

La situation qui vient d’être décrite se relève tant chez les hommes que chez les femmes: un taux d’activité suisse le plus élevé des six pays, des valeurs en dessus de la moyenne de l’UE pour l’Allemagne et l’Autriche respectivement en dessous pour la France et l’Italie et une participation au marché du travail dans les régions limitrophes plus forte qu’en moyenne nationale.

2.2 Plein-temps et temps partiel

Le travail à temps partiel est fortement implémenté en Suisse. En 2022, 37,6% des 15 à 64 ans travaillaient avec un taux d’occupation inférieur à 100% Définition Eurostat du temps partiel , près de dix points de pourcentage de plus qu’en Allemagne (28,0%) et qu’en Autriche (29,7%) et même vingt points de plus qu’en France (16,5%) et qu’en Italie (17,9%), deux pays proches de la moyenne de l’UE (17,6%).

En Suisse, le travail à temps partiel est substantiel chez les femmes comme chez les hommes. Entre les pays, la variation est grande chez les femmes (Suisse: 59,9% des actives occupées de 15 à 64 ans travaillaient à temps partiel en 2022; France: 25,9%; Italie: 31,7%; Allemagne: 47,2%; Autriche: 50,3%; UE: 28,4%). À l’exception de l’Italie, les régions limitrophes affichaient toutes une part de femmes à temps partiel supérieure à la moyenne nationale (Freiburg: 50,8%; Tübingen: 52,3%; Vorarlberg: 52,5%; Tyrol: 53,5%; Franche-Comté: 34,3%; Rhône-Alpes: 30,7%; Alsace: 28,8%). Chez les hommes, hormis la valeur élevée en Suisse (17,9%), les valeurs sont assez proches entre pays (Allemagne: 11,0%; Autriche: 11,3%; Italie: 7,7%; France: 7,5%; UE: 8,2%). La part de temps partiel chez les hommes était pour neuf régions limitrophes sur onze, inférieure à leurs moyennes nationales respectives. Au Liechtenstein, 29,9% des emplois étaient proposés à temps partiel (chez les femmes: 51,2%; chez les hommes: 15,4%).

2.3 Salaires régionaux

Les comparaisons salariales se basent sur les enquêtes sur les salaires, en Suisse l’enquête suisse sur la structure des salaires (ESS). Les résultats régionalisés, disponibles seulement au niveau NUTS I Suisse: ensemble du territoire; trois régions en Autriche, cinq en Italie, quatorze en France et seize en Allemagne. , décrivent la situation des salariés dans les entreprises de dix employés ou plus dans les sections économiques NOGA B à S Sections économique B à S selon la nomenclature générale des activités (NOGA), sans le secteur primaire (A) ni les personnes engagées par un ménage privé (T) , sans le secteur public. Les résultats qui suivent se réfèrent à la région de travail et non à la région de domicile. En Allemagne, les salariés du Baden-Württemberg (dont fait partie la région de Freiburg) gagnaient 21,01 euros par heure en 2018, soit le troisième salaire horaire régional allemand le plus élevé (sur 16 régions). En France, le salaire horaire moyen était de 16,20 euros en Bourgogne-Franche-Comté, 16,66 euros dans le Grand-Est (dont l’Alsace) et 17,30 euros en Auvergne-Rhône-Alpes, en dessous des salaires élevés de l’Île de France (22,10 euros). En Italie, le salaire horaire de la région Nord-Ouest italienne qui inclut les trois principales régions limitrophes était le plus élevé du pays (16,17 euros). En Autriche enfin, le salaire dans la région «Autriche de l’Ouest» (17,37 euros) variait très peu de celui des autres régions. Ces salaires régionaux sont tous très éloignés du salaire horaire en Suisse s’élevant à 38,55 euros. Convertis en «standard de pouvoir d’achat» (SPA), les écarts avec le salaire horaire de la Suisse (24,72 SPA) se comble toutefois sensiblement. (graphique G2)

Salaire médian plus faible en Suisse qu’au Liechtenstein

Au Liechtenstein, le salaire médian mensuel brut s’élevait à 6852 francs en 2020. Le salaire médian suisse de 6665 francs était ainsi inférieur de 187 francs ou 2,8% à la valeur liechtensteinoise. Une analyse réalisée par l’office statistique de la Principauté du Liechtenstein Lohnstatistik 2020, Fürstentum Liechtenstein, Amt für Statistik révèle que le salaire médian en Suisse orientale était inférieur d’environ 578 francs (9,2%) à celui de la Principauté.

2.4 Chômage au sens du BIT

En 2022, 4,3% de la population active de 15 à 74 ans en Suisse se trouvait au chômage selon la définition du BIT, soit davantage qu’en Allemagne (3,1%) mais moins qu’en Autriche (4,8%), France (7,3%) et Italie (8,1%). Depuis 25 ans, l’écart entre le taux de chômage suisse et les taux français et italien reste marqué alors que la différence avec le taux allemand, prononcée au début des années 2000, s’est progressivement résorbée, le niveau de chômage en Suisse dépassant même le niveau allemand à partir de 2015. Hormis en 2010 où les taux suisses et autrichiens s’égalaient, le niveau de chômage a toujours été plus faible en Suisse qu’en Autriche (graphique G3).

Taux de chômage plus faible dans les régions limitrophes

En 2022, les taux de chômage à Freiburg (2,3%) et Tübingen (2,2%) étaient inférieurs à la moyenne allemande. Cette situation plus favorable dans les régions jouxtant la Suisse prévalait aussi dans les trois autres pays avec des taux de chômage en Franche-Comté (5,9%), Alsace (6,7%) et Rhône-Alpes (6,6%) moindres que le taux moyen français, tout comme en Autriche (Vorarlberg et Tyrol: tous deux 3,2%) et en Italie (Piémont: 6,5%, Vallée d’Aoste: 5,4%, Lombardie: 4,9%; Province autonome de Bozen: 2,3%). Le niveau du chômage dans les régions frontalières était même parfois plus faible que dans les régions suisses contigües (Tessin 6,5%; région lémanique: 6,9%; Suisse orientale: 3,1%; Suisse du Nord-ouest: 4,3%).

Le Liechtenstein ne relève que les chômeurs inscrits. En 2022, la part de personnes inscrites dans un office régional de placement était inférieure à celle de la Suisse (1,3% contre 2,2%). D’éventuelles différences dans les règlements nationaux sont cependant à prendre en considération (carte G4).

Moins de 1% de chômage de longue durée dans les régions limitrophes allemande et autrichienne

En 2022, 1,5% de la population active en Suisse se trouvait au chômage au sens du BIT depuis 12 mois ou plus (35% du total des chômeurs), plus qu’en Allemagne (1,0%; 33% des chômeurs) et qu’en Autriche (1,2%; 25% des chômeurs) mais moins qu’en France (2,0%; 27% des chômeurs) et surtout qu’en Italie (4,6%; 57% des chômeurs). Le bas niveau de chômage dans les régions limitrophes allait de pair avec de faibles parts de chômeurs de longue durée puisque celles-ci étaient inférieures aux moyennes nationales respectives (Baden-Württemberg: 0,7%, Rhône-Alpes: 1,3%, Franche-Comté: 1,9%, Lombardie: 2,3%, Piémont: 3,6%, Autriche de l’Ouest: 0,5%) à l’exception de l’Alsace où la part était identique à la moyenne française.

2.5 Capacités excédentaires sur le marché du travail

L’indicateur des «capacités excédentaires sur le marché du travail» se compose des chômeurs au sens du BIT, des personnes à temps partiel en sous-emploi, des personnes non actives cherchant du travail et non disponibles ainsi que des personnes disponibles à travailler mais ne cherchant pas d’emploi. Plus la valeur de l’indicateur est élevée et plus le marché du travail dispose de capacités non exploitées.

Capacités excédentaires légèrement plus élevées en Suisse qu’en Allemagne ou en Autriche

La part de la population Afin de permettre des comparaisons entre ces quatre groupes, qui ne font pas tous partie de la population active, le concept de «population active élargie» est utilisé. Il comprend le chômage, l'emploi et les deux catégories d'inactifs, ceux qui sont disponibles mais ne cherchent pas, et ceux qui cherchent mais ne sont pas disponibles. Le déficit total du marché du travail est exprimé en pourcentage de cette main-d'œuvre étendue. dont la demande de travail n’est pas satisfaite atteignait 12,5% des 15-64 ans en Suisse en 2022, une valeur plus faible qu’en France (14,7%) et qu’en Italie (19,7%), mais plus élevée qu’en Autriche (10,0%) et surtout qu’en Allemagne où l’excédent de capacité de main d’œuvre n’était que de 7,0%.

En Suisse, les capacités excédentaires régionales variaient en 2022 du simple au double entre la Suisse centrale (8,7%) et le Tessin (19,0%). Dans les onze régions étrangères limitrophes, le niveau des capacités non utilisées, influencé vers le bas par le chômage, était inférieur aux moyennes nationales respectives (carte G5). Ces résultats illustrent l’influence de la proximité du marché suisse du travail, importateur de main d’œuvre, sur les réserves potentielles de forces de travail dans les régions étrangères frontalières.

3 Mobilité transfrontalière

Si la dynamique transfrontalière liée à l’emploi se dirige essentiellement de l’étranger vers la Suisse, les mouvements inverses ne sont pas nuls pour autant.

Une personne active sur treize de Franche-Comté
travaille en Suisse

En 2022, 372 900 frontaliers (personnes avec une autorisation de travail de type G) venaient travailler en Suisse. Les trois régions limitrophes françaises étaient les plus exportatrices de main d’œuvre: le nombre de frontaliers rapporté à la population active de 15 à 64 ans s’élevait en 2022 à 8,0% en Franche-Comté, soit 41 800 frontaliers pour 525 600 personnes actives, 4,3% en Alsace (38 400 pour 902 200) et 3,8% en Rhône-Alpes (121 200 pour 3,163 millions; graphique G6) Les flux vers les régions Suisse sont détaillés dans la statistique des frontaliers. . De par leur position géographique, les frontaliers Francs-Comtois se déplacent pour leur quasi-totalité vers la Suisse alors que les Alsaciens se rendent aussi en Allemagne et les Rhônalpins en Italie. En Allemagne, la plupart des flux vers la Suisse se fait depuis la région de Freiburg, soit 4,7% de sa population active (55 100 frontaliers pour 1,169 million d’actifs). Seuls 1465 frontaliers se déplaçaient depuis Tübingen (0,1% de 1,041 million). En Autriche et en Italie aussi, une seule région est à l’origine de la grande majorité des déplacements: 3,7% de la population active du Vorarlberg (7 700 pour 208 700 actifs) et 1,6% de celle de la Lombardie (72 200 sur 4,538 millions) travaillaient en Suisse. La part de frontaliers du Tyrol et des 3 autres régions limitrophes italiennes ne dépassait pas 0,4% de leurs populations actives en 2022. Entre 2012 et 2022, la part de la population active qui travaillaient en Suisse a progressé dans toutes les régions limitrophes. La Franche-Comté (+2,4 points de pourcentage), Rhône-Alpes (+1,1), l’Alsace et Freiburg (+0,6 pour chacune) présentent les évolutions les plus marquées.

16 000 personnes de nationalité suisse travaillent en Suisse sans y résider

16 000 personnes de nationalité suisse Non inclus les Suisses binationaux avec la nationalité d'un pays de l'UE. résidant dans l’un des 5 pays limitrophes – principalement en France ou en Allemagne – pendulent vers la Suisse pour des raisons professionnelles (moyenne des années 2017–2019; 2005–2007: 10 000).

29 000 résidants suisses travaillent à l’étranger

En 2021, 0,6% des personnes actives occupées de 15 à 64 ans vivant en Suisse travaillaient hors du pays, soit 29 000 personnes. 42,6% d’entre-elles exerçaient leur activité professionnelle au Liechtenstein (12 000 personnes) et 25% en Allemagne (7000 personnes). La part des résidants suisses travaillant en France, en Autriche ou en Italie ne dépassait pas 5% pour chacun de ces pays. Enfin, 19,5% travaillaient dans un pays non frontalier à la Suisse.

Liechtenstein: un tiers des emplois occupés par des personnes résidant en Suisse

Avec 33 400 personnes de 15 ans ou plus résidant dans la principauté en 2021 pour un taux d’activité de 61,8%, la population liechtensteinoise ne suffit pas pour occuper les 41 400 postes de travail situés dans le pays. Plus de la moitié des postes (23 200 ou 56%) sont ainsi occupés par des pendulaires provenant de Suisse (33%), d’Autriche (21%), d’Allemagne (2%) ou d’un autre pays (1%). Enfin, 11,1% des résidents liechtensteinois travaillent hors du pays, la plupart (10,5%) en Suisse.

4 Indicateurs d’une Suisse étendue
aux régions limitrophes

Pour une comparaison européenne, il peut être intéressant, de produire certains indicateurs pour un marché suisse du travail étendu aux onze régions européennes limitrophes ainsi qu’au Liechtenstein. Cette grande zone géographique centrée autour de la Suisse serait plus de 4 fois plus peuplée que cette dernière, soit 32,8 millions de personnes de plus 15 ans ou plus en 2022 dont 24,6 millions en âge de travailler (15–64 ans).

Une participation au marché du travail plus proche de celle de l’UE…

Le taux d’activité dans ce marché du travail élargi s’élevait à 76,8% en 2022, un niveau se situant entre la Suisse (83,5%) et l’UE (74,5%), bien que plus proche de cette dernière. Le taux d’activité des hommes s’élevait à 81,7% (Suisse: 87,4%; UE: 79,4%) et celui des femmes à 71,9% (Suisse: 79,6%; UE: 69,5%). La part de travail à temps partiel (24,7%) se rapprochait aussi davantage de l’UE (17,6%) que de la Suisse (37,6%), pour les hommes comme pour les femmes.

…mais disponibilité de main d’œuvre plus limitée

Note méthodologique

Définitions internationales dans le domaine

du marché du travail

Les définitions concernent l’ensemble des personnes de la population résidante permanente âgées de 15 ans ou plus vivant dans des ménages privés. Elles correspondent aux recommandations du Bureau international du travail (BIT).

Sont considérées comme actives occupées les personnes qui, au cours de la semaine de référence,

– ont travaillé au moins une heure contre rémunération

– ou qui, bien que temporairement absentes de leur travail (pour cause de maladie, de vacances, de congé maternité, de service militaire, etc.), avaient un emploi en tant que salariées ou indépendantes

– ou qui ont travaillé dans l’entreprise familiale sans

être rémunérées.

Sont considérées comme chômeuses BIT les personnes

– qui n’étaient pas actives occupées au cours de la semaine
de référence

– qui ont cherché activement un emploi au cours des quatre semaines précédentes et

– qui étaient disponibles pour travailler.

Sont considérées comme non actives les personnes

– qui ne font ni partie des personnes actives occupées,
ni des personnes sans emploi

Le nombre de personnes actives correspond à la somme des personnes actives occupées et de celles au chômage au sens du BIT.

Enquête suisse sur la population active

L’ESPA est une enquête par sondage téléphonique auprès des ménages menée chaque année depuis 1991 par l’Office fédéral de la statistique (OFS). Elle a pour but de décrire la structure et l’évolution de la population active ainsi que les comportements sur le marché du travail. Afin d’en rendre les résultats comparables sur le plan international, l’OFS s’appuie sur les recomman dations du Bureau international du Travail (BIT) et sur les normes d’EUROSTAT applicables aux enquêtes sur les forces de travail. De 1991 à 2009, l’enquête a été menée au 2e trimestre uniquement. Conformément à l’accord bilatéral de coopération statistique entre la Suisse et l’Union européenne, l’ESPA est aujourd’hui menée en continu dans le but de produire des indicateurs trimestriels sur l’offre de travail. L’ESPA est réalisée par un institut d’étude de marché privé pour le compte de l’OFS. L’échantillon de base est constitué d’environ 100 000 interviews annuelles depuis 2010. Un échantillon spécial composé d’environ 20 000 interviews de personnes de nationalité étrangère complète l’échantillon de base. La population observée est la population résidante permanente de 15 ans et plus. L’ESPA a été menée par téléphone entre 1991 et 2020. Depuis 2021, l’ESPA est réalisée sous la forme d’une enquête multimode (par Internet/par téléphone) dans laquelle le relevé en ligne est privilégié.

Sa structure sous la forme d’un panel rotatif permet d’interroger les mêmes personnes 4 fois durant 15 mois d’affilée. Elle donne ainsi la possibilité d’effectuer des analyses longitudinales. Dans ce cas, la pondération de la situation initiale est utilisée, mais seules des proportions sont estimées (pas d’estimation d’effectif).

Le taux de chômage au sens du BIT (4,9%) pour ce marché élargi se rapprochait par contre plus de celui de la Suisse (0,6 point de pourcentage plus élevé; 1,3 points de moins que dans l’UE). Quant à ses capacités excédentaires non exploitées, soit son potentiel à fournir de la main d’œuvre supplémentaire, elles étaient plus limitées (11,6% de la main d'oeuvre élargie de 15 à 64 ans en 2022) que celles de la Suisse (12,5%) et de l’ensemble de l’UE (12,3%).