5 Divorces et dissolutions

En Suisse, le mariage est plus souvent dissous par le décès d’un conjoint que par un divorce.

5.1 Veuvages

En 2020, on compte 28 400 veuvages contre 16 200 divorces. Ces 28 400 veuvages constituent ainsi le 64% des dissolutions de mariage Ce terme correspond à la somme des dissolutions de mariage par divorce et par le décès du conjoint. Ce chiffre dépasse celui des mariages conclus. en 2020, contre 67% en 1990. Entre 1990 et 2020, leur nombre a augmenté de 7,6%.

Les veuvages touchent davantage les femmes que les hommes, respectivement 20 100 contre 8300. La probabilité qu’ont les femmes de décéder après leur conjoint est nettement plus grande, en raison de leur plus longue espérance de vie, de la plus forte mortalité des hommes et du fait qu’ils sont généralement plus âgés que les femmes au moment du mariage.   

Données actuelles

Si l’on regarde d’un peu plus près les classes d’âges des per-sonnes concernées par le veuvage, on observe un report des décès aussi bien chez les hommes que chez les femmes entre 1990 et 2020 (cf. graphique G27). En effet, on observe que les parts de personnes de moins de 75 ans qui deviennent veuves diminuent avec le temps. À partir de 75 ans, on constate que les proportions de veuves et de veufs augmentent rapidement. Ce décalage des dissolutions est principalement dû à la progression de l’espérance de vie des deux sexes, donc à une mortalité intervenant plus tardivement. La pandémie de COVID-19 a également plus touché les personnes âgées. Autre constat, depuis 1990, la majorité des veuvages ont lieu après de longues années de vie commune; dans neuf cas sur dix, ils se produisent après 20 ans de mariage ou plus. L’âge moyen observé au veuvage a par conséquent augmenté entre 1990 et 2020: l’âge moyen au veuvage est passé de 70,9 ans à 77,9 ans chez les hommes, celui des femmes s’est accru de 6 ans, de 67,7 ans à 74,7 ans.

5.2 Divorces

À partir de la fin des années 1960, le nombre des divorces en Suisse a rapidement augmenté jusqu’en 1999, où il s’est élevé à 20 800. Le record a cependant été atteint en 2010 avec 22 100 dissolutions juridiques de mariages. En 2020, leur nombre se monte à 16 200, soit 23% de plus qu’en 1990 (13 600).  

L’évolution des divorces entre 1990 et 2020 a été marquée par de nombreux changements législatifs en matière de divorce, expliquant les différents pics observés (cf. graphique G28).  

Données actuelles

En rapportant le nombre de divorces prononcés durant une année civile à l’effectif de la population au milieu de l’année, on s’aperçoit que le taux brut de divortialité n’a pas beaucoup bougé. De fait, il s’élevait à 2,0 divorces pour 1000 habitants en 1990 et a atteint la valeur de 1,9‰ en 2020, après un certain nombre de fluctuations.

L’indicateur conjoncturel de divortialité (ICD) offre une mesure supplémentaire (cf. graphique G29). Actuellement, on estime que deux mariages sur cinq pourraient se terminer un jour par un divorce, alors qu’en 1990, l’estimation se situait à plus d’un mariage sur trois.   

Données actuelles

Le divorce menace toujours les premières années de mariage. En 2020, le plus grand nombre des dissolutions de mariage a eu lieu durant la huitième année de mariage, 769 cas soit 4,7% de tous les divorces. On constate toutefois, depuis une dizaine d’années, que la propension à divorcer parmi les couples mariés depuis 20 ans ou plus est toujours plus marquée au fil des années. Les couples divorçant après 20 ans de mariage représentent 32% de tous les divorces prononcés en 2020, contre 22% en 1990. Ils représentent désormais le plus grand groupe touché par le phénomène. Cette augmentation des divorces tardifs se répercute sur l’indicateur de la durée moyenne du mariage au moment du divorce dont les valeurs ne cessent d’augmenter. Elle s’établit à 15,6 ans en 2020 contre 11,9 ans en 1990.

5.2.1 Divortialité selon le canton

En 2020, la durée moyenne du mariage au moment du divorce dépasse 18 ans en Appenzell Rhodes-Extérieures, alors qu’elle est inférieure à 14 ans à Bâle-Ville (cf. graphique G30).  

Données actuelles

Sans surprise, l’âge moyen au divorce augmente également. Depuis 1990, cet indicateur montre que cet âge moyen a aug-menté de 7 ans jusqu’à aujourd’hui, passant de 42,0 ans à 49,1 ans chez les hommes et de 38,4 ans à 45,4 ans chez les femmes.

5.3 Partenariats dissous

La loi sur le partenariat enregistré (LPart) est entrée en vigueur en 2007. La même année, on ne comptabilisait qu’un seul partenariat dissous. Suite à cette introduction législative, leur nombre n’a cessé d’augmenter. En 2020, il se monte à plus de 200 cas.

Les partenariats enregistrés et dissous sont quantitativement plus nombreux dans les couples d’hommes que dans ceux de femmes. La tendance se confirme, lorsqu’on rapporte le nombre de dissolutions de partenariats au nombre d’enregistrements de la même année, à l’exception de 2010, 2016 et 2020 où le taux est alors supérieur chez les femmes (cf. graphique G31).  

Données actuelles

La ventilation des dissolutions par catégorie de nationalité des partenaires montre des fréquences de dissolutions différentes selon le type de partenariat. Dans les couples d’hommes, les partenariats enregistrés sont plus fréquemment formés par un partenaire suisse et un partenaire étranger. C’est dans ces couples mixtes que l’on observe également le plus de dissolutions. Chez les femmes, par contre, alors que la plupart des partenariats sont conclus entre des citoyennes suisses, les dissolutions surviennent le plus souvent dans les couples binationaux.

Résumé en chiffres depuis 1990