3 Statistique des bâtiments et des logements 2019

3.1 L’essentiel en bref

À fin 2019, le parc immobilier de la Suisse était composé d’environ 1,8 million de bâtiments à usage d’habitation, soit 7% de plus qu’en 2010. La Suisse comptait au total quelque 4,6 millions de logements, leur nombre ayant progressé de 12% par rapport à 2010. Plus de la moitié (55%) étaient des logements de trois ou quatre pièces, la surface habitable se situant à 99 m2 en moyenne. Fin 2019 toujours, 2,3 millions de ménages (60%) en Suisse étaient locataires de leur logement.

3.2 Structure du parc des bâtiments et des ­logements

En Suisse, 16% des bâtiments à usage d’habitation ont été construits après 2000, ce pourcentage variant toutefois d’un canton à l’autre. Le canton de Fribourg possède un parc immobilier exceptionnellement récent, puisqu’un quart (26%) des bâtiments datent du XXIe siècle, alors que cette proportion atteint à peine 4% dans le canton de Bâle-Ville (voir graphique G3). Un cinquième de la population suisse (22%) vit dans un bâtiment construit après 2000 et un tiers environ (33%) dans des immeubles datant d’avant 1960.

57% des bâtiments à usage d’habitation sont des maisons individuelles et elles accueillent 27% de la population. Le canton de Genève a la particularité de posséder une proportion de maisons individuelles (58%) qui correspond à la moyenne suisse, alors qu’une part très faible de sa population habite dans ce type de bâtiment (GE: 15%; CH: 27%). La part de la population vivant dans une maison individuelle est la plus faible (12%) dans le canton de Bâle-Ville. À l’inverse, près de la moitié (48%) de la population du canton du Jura vit dans un tel bâtiment. 27% des bâtiments à usage d’habitation sont des maisons à plusieurs logements et abritent 53% de la population (voir graphique G4 et carte G5).

Selon les statistiques, l’habitat est peu densifié dans l’ensemble de la Suisse. Plus de trois quarts des bâtiments comptent un ou deux logements. Ces bâtiments abritent environ 40% de la population. Seuls 5% des bâtiments comprennent dix logements ou plus, mais regroupent près d’un quart de la population (voir graphique G6). Un peu moins de la moitié des maisons individuelles (47%) sont occupées par une ou par deux personnes. Moins d’une maison familiale sur dix (8%) dénombre plus de quatre occupants. Plus d’un tiers des maisons à plusieurs logements sont habitées par plus de dix personnes et accueillent 38% de la population. Seulement 0,5% des bâtiments à usage d’habitation abritent 50 personnes ou plus, ce qui correspond à plus de 620 000 personnes (7% de la population).

Plus de la moitié du parc de logements en Suisse est constitué de logements de trois ou quatre pièces, avec une moyenne de 3,7 pièces par logement. La surface moyenne des logements se monte à 99 m2 et s’avère assez stable depuis 2000 (97 m2). La taille moyenne des logements est d’autant plus grande que le bâtiment est récent (voir tableau T1).

Surface moyenne selon la catégorie de bâtiment et la période de construction, en 2019T1

Surface moyenne
Total Maisons individuelles Maisons à plusieurs logements
en m2 en m2 en m2
Total 99 m2 142 m2 87 m2
Construits avant 1946 95 m2 125 m2 84 m2
Construits entre 1946 et 1980 87 m2 131 m2 77 m2
Construits entre 1981 et 2000 109 m2 152 m2 93 m2
Construits après 2000 118 m2 169 m2 106 m2

Source: OFS – Statistique des bâtiments et des logements

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3.3 Conditions d’habitation

La surface habitable moyenne par habitant a augmenté, passant de 44 m2 en 2000 à 46 m2 en 2019. Elle est nettement plus élevée dans les maisons individuelles que dans les bâtiments à plusieurs logements (54 m2 contre 43 m2, voir graphique G7).

Les ménages suisses sont plus souvent locataires que propriétaires de leur logement. Fin 2019, la Suisse comptait 2,3 millions de ménages locataires et 1,4 million de ménages propriétaires de leur logement, le taux de logements occupés par leur propriétaire s’établissant donc à 36,4%. Ce taux a augmenté depuis 1970 (28,5%). Les cantons d’Appenzell-Rhodes Intérieures (56,9%), du Valais (54,5%) et du Jura (49,5%) affichent les taux les plus élevés, les cantons urbains de Bâle-Ville (15,8%) et de Genève (18,1%) les taux les plus bas (voir graphique G 8). Le fait de vivre en couple est clairement lié à l’accession à la propriété: le taux de logements en propriété est environ deux fois plus élevé chez les couples avec enfants (46,5%) ou sans enfant (48,8%) que chez les ménages d’une personne (22,7%) et chez les pères ou mères vivant seuls avec un ou plusieurs enfants (27,4%) (voir graphique G9). 

Partager sa vie avec une ou plusieurs personnes semble constituer un élément important dans l’acquisition de son logement. Près de la moitié des ménages (48,6%) composés de quatre personnes et plus sont propriétaires de leur appartement. La proportion de propriétaires est cependant plus élevée parmi les ménages de deux personnes (43,9%) que chez les ménages de trois personnes (38,3%). La différence s’explique probablement par la part élevée de couples plus âgés dont les enfants, devenus adultes, ont quitté le foyer familial. Seul un quart (23,9%) des ménages formés uniquement de personnes âgées de 25 à 64 ans sont propriétaires de leur logement. Cette proportion augmente à 40,9% lorsque le ménage comprend au moins une personne âgée de moins de 25 ans et au moins une autre ayant entre 25 et 64 ans. Plus de 1,1 million de ménages présentent cette composition et il s’agit le plus souvent de familles avec enfants. Parmi les ménages dont tous les membres ont 65 ans et plus, 49,1% sont propriétaires de leur logement (voir graphique G10).

Un peu plus de la moitié (52,4%) des logements occupés par leurs propriétaires sont des maisons individuelles. La majorité des logements loués se trouvent au contraire dans des maisons à plusieurs logements (70,7%) ou dans des bâtiments d’habitation avec usage annexe (21%). En moyenne, les logements des ménages locataires sont plus anciens que ceux des ménages propriétaires de leur logement: la moitié des ménages propriétaires (52,5%) vivent dans des logements construits après 1980, alors que cette proportion est de 34,3% chez les locataires. Les logements en propriété sont en moyenne plus spacieux, tant pour ce qui est du nombre de pièces que de la surface habitable totale et par personne, que les logements de locataires (voir graphique G11). La surface moyenne des logements en propriété est de 133 m 2 , tandis que celle des logements loués mesure en moyenne 50 m 2  de moins (83 m 2 ).

Le canton de Zoug affiche le loyer moyen le plus élevé (1818 francs par mois); il est de 33% supérieur à la moyenne suisse (1362 francs). À l’autre extrême, les locataires du canton du Jura s’acquittent en moyenne de 939 francs par mois (voir graphique G12). Le loyer mensuel pour un logement de trois pièces se montait en moyenne à 1317 francs, soit environ 350 francs de plus qu’en 2000.

Les ménages locataires de plus d’une personne dont tous les membres sont de nationalité suisse paient en moyenne 1559 francs par mois pour leur logement; les ménages étrangers 1512 francs. Pour un logement de quatre pièces, les couples sans enfant déboursent en moyenne un montant légèrement moins élevé (1611 francs) que les couples avec enfants (1631 francs). Ce sont les personnes seules qui bénéficient des loyers moyens les plus bas (1417 francs); leurs logements de quatre pièces sont cependant en moyenne plus petits (95 m 2 ) que ceux, des couples avec enfants (101 m 2 ). Les pères et mères vivant seuls avec un ou plusieurs enfants s’acquittent en moyenne d’un loyer de 1466 francs pour un logement de quatre pièces.

3.4 Aspects méthodologiques

Établie chaque année, la statistique des bâtiments et des logements (StatBL) se base sur le Registre fédéral des bâtiments et des logements (RegBL), géré par l’Office fédéral de la statistique (OFS). La StatBL a été introduite progressivement avec la mise à disposition de sources de données pour cette statistique. Depuis l’enquête 2012, les données sur les bâtiments et sur les logements sont combinées avec les données de la statistique de la population et des ménages (STATPOP) et du relevé structurel (RS). Le RS est une enquête réalisée annuellement auprès d’un échantillon d’au moins 200 000 personnes. Le relevé des registres et le relevé structurel ont le même jour de référence: le 31 décembre de l’année considérée. Pour faciliter l’exploitation des données et l’interprétation des résultats, les données manquantes du relevé des registres et du relevé structurel sont complétées à l’aide de méthodes d’imputation statistique. Dans ces dernières, la distribution statistique des valeurs originales est conservée. Ces données peuvent ainsi être utilisées sans autre pour des exploitations statistiques, pour autant qu’elles ne concernent pas des unités géographiques trop petites.