3 Les relations de couple

La majorité de la population vit dans une relation de couple. Le mariage reste la forme de relation la plus fréquente, et c’est en particulier à la naissance d’un enfant que la plupart des couples choisissent de se marier. L’arrivée d’enfants dans le ménage change aussi beaucoup la répartition des rôles au sein du couple. Dans les ménages avec enfants, c’est bien plus souvent principalement la femme qui décide des achats quotidiens et extraordinaires, de la vie sociale et de l’organisation des loisirs. Les couples ayant des enfants dans le ménage ont aussi un peu plus de discussions animées que les autres.

3.1 Types de couples

Les relations de couple sont plus complexes et plus diverses que par le passé. On trouve aujourd’hui, outre les couples mariés «classiques», des couples liés par un partenariat, des couples hétéro- ou homosexuels qui vivent ensemble en union libre et d’autres couples qui ne vivent pas dans le même logement.

En Suisse, un peu plus de trois quarts (76%) des individus âgés de 18 à 80 ans sont en couple. Ils font pour la plupart d’entre eux ménage commun avec leur partenaire; seul un petit sixième d’entre eux ne vivent pas sous le même toit. 1,2% des couples sont de même sexe et ceux-ci vivent plus souvent dans des logements séparés (23%) que les couples hétérosexuels (16%).

Dans la classe d’âge des 18 à 24 ans, plus de la moitié des hommes (62%) et plus de quatre femmes sur dix (44%) ne sont pas en couple, une proportion qui, chez les 25 à 34 ans, chute à 29% pour les hommes et à 20% pour les femmes. C’est dans la classe d’âge des 35 à 44 ans que l’on observe le taux le plus faible de femmes sans partenaire (14%). Ce taux remonte ensuite, pour s’établir à 38% chez les personnes de 65 à 80 ans. On ne constate pas d’évolution comparable chez les hommes, chez lesquels le pourcentage d’individus sans partenaire oscille entre 16 et 18% à partir de 35 ans (graphique 3.1). Ces différences entre les hommes et les femmes s’expliquent notamment par les écarts d’âge entre les partenaires – dans la majorité des couples (59%), l’homme est plus âgé que la femme – et par l’espérance de vie supérieure des femmes.

Le mariage reste une manière très répandue de vivre en couple: plus de quatre cinquièmes (81%) des personnes qui vivent en ménage avec un ou une partenaire de l’autre sexe sont mariées. La part des couples vivant ensemble mariés augmente avec l’âge: tandis qu’elle n’est que de moins d’un quart chez les 18 à 24 ans, elle est de plus de la moitié chez les 25 à 34 ans.

3.2 Différences d’âge, de niveau de formation et d’origine au sein des couples

Dans près de trois couples sur dix, les deux partenaires ont à peu près le même âge (+ /–1 an), tandis que dans la majorité d’entre eux (59%), l’homme a au moins deux ans de plus que la femme. Les couples dans lesquels la femme est plus âgée que l’homme sont nettement plus rares (13%). Dans la plupart des couples, la différence d’âge est relativement faible: chez seulement 23% d’entre eux, l’homme a au moins 6 ans de plus que sa partenaire et les couples dans lesquels la femme a au moins 6 ans de plus que son partenaire sont encore nettement plus rares (3,6%). Seul un dixième des couples affiche une différence d’âge de 10 ans ou plus (homme au moins 10 ans plus âgé: 8,6%; femme au moins 10 ans plus âgée: 1,4%, graphique 3.2).

La différence d’âge moyenne entre les partenaires est de 4,3 ans lorsque l’homme est le plus âgé, et de 2,4 ans lorsque c’est la femme la plus âgée. Les différences d’âge sont plus prononcées lorsque le couple ne s’est formé que tard dans le parcours de vie de l’un ou des deux partenaires.

Les partenaires d’un couple se ressemblent aussi beaucoup pour ce qui est de leur niveau de formation, puisque ce dernier est le même dans plus de six cas sur dix à partir des années 2000. L’homme est mieux formé dans 22% des couples et la femme dans 15% d’entre eux. Dans ce domaine, les différences dépendent fortement du niveau de formation de la population en général: la forte progression du niveau de formation des femmes observée ces dernières décennies se traduit en effet par une augmentation du nombre de couples dont les partenaires ont le même niveau de formation et de ceux dans lesquels les femmes sont mieux formées que les hommes. Le pourcentage de couples dans lesquels la femme a un niveau de formation supérieur à celui de l’homme n’a cessé d’augmenter au fil des dernières décennies (avant 1980: 8,1%, à partir de 2000 15%; graphique 3.3).

Parmi les couples dont la relation a débuté entre 2000 et 2018, on compte toutefois aussi des femmes et des hommes plus âgés, qui ont fondé un foyer dans une phase plus tardive de leur vie. Si on ne prend en compte que les couples dont la femme avait de 25 à 34 ans en 2018, le niveau de formation de la femme est supérieur à celui de l’homme dans 19% des cas.

Dans environ la moitié des couples (52%), les deux partenaires ont la nationalité suisse à leur naissance et dans 15% d’entre eux, l’homme et la femme étaient tous deux de nationalité étrangère à la naissance et sont nés dans le même pays. Dans ces deux groupes, les partenaires sont donc similaires en ce qui concerne leur origine. Le dernier groupe, qui représente un tiers est formé par les couples dont l’un des partenaires est suisse de naissance et l’autre avait une nationalité étrangère à la naissance (22%) et les couples dont les deux partenaires étaient de nationalité étrangère à la naissance, mais ne sont pas nés dans le même pays (11%; graphique 3.3). Ces dernières décennies, les couples affichent une hétérogénéité grandissante en ce qui concerne les origines des partenaires: chez les couples dont la relation a débuté avant 1980, la part de ceux dont les deux partenaires avaient la nationalité suisse à la naissance est de 67%, contre 46% seulement chez ceux qui ont commencé leur relation en 2000 ou plus tard. Durant la même période, le pourcentage de couples dont l’un des partenaires était suisse à la naissance et l’autre était de nationalité étrangère à la naissance ainsi que de couples dont les deux partenaires étaient de nationalité étrangère à la naissance, mais n’étaient pas nés dans le même pays, a presque doublé, passant de 22 à 40% (graphique 3.3).

3.3 Mode de rencontre

Les modes de rencontre des couples ont évolué au cours du temps, notamment avec le développement d’internet. Si le cercle amical, l’école, le travail, les bars et boîtes de nuit ou discothèques restent des contextes où beaucoup de couples se forment, de plus en plus de personnes se rencontrent via internet (site de rencontre en ligne, application de rencontre, réseaux sociaux ou autres).

Un cinquième des couples ayant commencé leur relation durant les cinq dernières années se sont rencontré grâce à internet. En revanche, cette part chute à un couple sur cent, lorsque la relation a débuté il y a plus de 15 ans. Le fait d’avoir déjà cohabité avec un-e ex-partenaire favorise l’utilisation d’internet pour trouver un-e partenaire, à savoir 19% contre 12% dans le cas contraire. Par ailleurs, l’âge semble jouer un rôle important dans la quête d’un-e partenaire en ligne. En effet, seuls les membres d’un couple sur huit chez les personnes qui avaient moins de 35 ans au début de la relation se sont rencontrés via Internet, contre un couple sur cinq chez les 35 ans ou plus (graphique 3.4).

Ce phénomène peut s’expliquer notamment par le fait que les personnes les plus âgées ont moins d’occasions de faire des rencontres et parce qu’il y a moins de personnes de leurs âges sans partenaire. Les personnes plus jeunes sortent (sorties, sports, voyages, formation) généralement plus souvent que leurs ainées, accroissant ainsi leurs chances de faire des nouveaux contacts et, ainsi, de rencontrer de potentiel-le-s partenaires. Par ailleurs, les couples homosexuels se rencontrent tendanciellement plus fréquemment via internet que les couples hétérosexuels, ce qui concorde avec les résultats d’une autre enquête. Rosenfeld, M. J., Thomas, R. J., & Hausen, S. (2019). Disintermediating your friends: How online dating in the United States displaces other ways of meeting. Proceedings of the National Academy of Sciences, 116(36), 17753 – 17758.

3.4 Couples en union libre

Bien que la plupart des couples emménagent aujourd’hui sous le même toit avant de se marier, la part des hommes et des femmes qui vivent longtemps ensemble sans officialiser leur union est relativement faible: les hommes et les femmes qui ont actuellement entre 25 et 44 ans se sont mariés en moyenne 2,3 ans après avoir emménagé avec leur partenaire (seuls les premiers mariages sont pris en compte ici).

Près de trois quarts des personnes de 25 à 80 ans vivant depuis 6 à 9 ans avec leur partenaire sont mariées (73%), une proportion qui atteint même 93% chez les couples qui vivent sous le même toit depuis 10 ans ou plus. La durée de la vie commune n’est pas le seul facteur influençant la décision de se marier. La génération à laquelle appartient le couple joue elle aussi un rôle: la probabilité d’avoir épousé son ou sa partenaire est plus forte chez les personnes plus âgées, groupe dans lequel le pourcentage de couples vivant ensemble depuis 10 ans et plus est également supérieur à la moyenne.

La part des personnes qui ont au moins un enfant avec leur partenaire sans être mariées avec celui ou celle-ci est inférieure chez les générations plus âgées: 14% des 25 à 34 ans vivent en union libre, contre seulement 1,3% des 55 à 80 ans.

Le nombre d’enfants en commun exerce lui aussi une influence sur la probabilité de vivre en concubinage, puisque parmi les hommes et les femmes qui ont un seul enfant en commun, 14% vivent en union libre, et que ce taux descend à 3,1% chez les couples ayant deux enfants en commun ou plus. En outre, plus l’âge avance, et plus les personnes vivant en couple sans s’être mariées se font rares: moins de 1% seulement des 55 à 80 ans qui ont deux enfants ou plus en commun ne sont pas mariés (graphique 3.5).

Bien que les couples de concubins ayant des enfants soient proportionnellement bien plus nombreux dans les jeunes générations que dans les anciennes, ils restent toutefois une minorité relativement modeste. La probabilité de vivre en union libre est par contre plus élevée chez les personnes ayant déjà vécu en ménage avec un-e partenaire précédent-e. Ainsi, un tiers d’entre elles vivent en concubinage, contre un dixième seulement des personnes n’ayant jamais fait ménage commun avec un-e partenaire auparavant. Le fait d’avoir un enfant d’une relation précédente favorise lui aussi l’union libre: parmi les personnes ayant déjà vécu avec au moins un-e partenaire, 42% de celles qui ont un enfant d’une relation précédente vivent en union libre et 28% de celles qui n’en ont pas.

L’âge au moment de commencer la vie commune influence aussi la probabilité de vivre en union libre. Plus de la moitié (63%) des hommes et des femmes qui avaient déjà 55 ans ou plus à ce moment-là ne sont pas mariés avec leur partenaire, alors que ce taux n’est que de 11% chez ceux qui avaient moins de 35 ans (graphique 3.6). Cet effet persiste même si l’on prend en compte le fait que les personnes qui avaient déjà un certain âge au moment de fonder un foyer ont souvent déjà vécu avec un-e partenaire précédent-e. Parmi les personnes qui avaient moins de 35 ans ou étaient âgées de 35 à 54 ans au moment d’emménager avec leur partenaire, la part des concubins est en effet bien plus élevée parmi celles qui avaient déjà vécu une fois ou plus avec un-e partenaire (moins de 35 ans: 23% contre 9%, 35 à 54 ans: 47% contre 26%). Ces différences disparaissent presque totalement en revanche chez les personnes qui avaient 55 ans ou plus au début de leur vie commune.

3.5 Couples ne faisant pas ménage commun

En Suisse, 13% des personnes de 25 à 80 ans en couple vivent chacune dans leur logement. Les raisons de ce choix peuvent être très différentes. Ce mode de vie est très répandu chez les jeunes couples qui, soit ne veulent pas prendre d’engagement définitif, soit le considèrent comme une étape précédant la fondation d’un foyer. Des raisons professionnelles ou de mauvaises expériences faites durant des unions précédentes peuvent aussi contribuer à ce que les partenaires ne vivent pas ensemble malgré une relation amoureuse stable.

Les relations dans lesquelles les deux partenaires vivent dans des ménages distincts sont aussi appelées «LAT», pour «living apart together» (vivre ensemble séparément).

La part des personnes vivant une relation LAT diminue avec l’âge: elle est de plus d’un quart chez les 25 à 34 ans (26%), alors qu’elle n’est que d’un dixième environ dans les tranches d’âge de 35 à 44 ans, de 45 à 54 ans et de 55 à 64 ans. Elle est encore plus faible chez les personnes âgées de 65 ans et plus (6,8%).

La principale raison avancée pour expliquer le fait de vivre séparément varie considérablement en fonction de la durée de la relation. 32% des personnes dont la relation a débuté au cours des cinq dernières années avancent comme raison principale le fait qu’un des deux partenaires ou les deux partenaires ne sont pas encore prêts à vivre ensemble, contre seulement 5,9% chez les personnes dans une relation qui a débuté depuis plus de 5 ans. Ces derniers évoquent plutôt des raisons professionnelles (32%) ou liées à la conservation de leur indépendance (26%). La situation familiale des partenaires est plus souvent un motif pour vivre séparément chez les couples formés depuis plus de 5 ans (14%) que chez les couples dont la relation a débuté au cours des 5 dernières années (8,0%; graphique 3.7).

Plus de la moitié des personnes en couple vivent chacune dans leur logement, font au plus une demi-heure pour se rendre chez leur partenaire (54%), et la grande majorité d’entre elles est pratiquement en contact quotidien sous forme de visites ainsi que par téléphone, Skype, etc. (84%). Seuls 14% des couples ayant des ménages séparés ont besoin de trois heures ou plus pour se rendre visite.

3.6 Décisions au sein du couple

Les couples doivent gérer ensemble leur quotidien. Ce faisant, les rôles entre les partenaires sont répartis différemment en fonction de la situation familiale et il existe également différentes façons d’aborder les conflits.

Dans la grande majorité des couples faisant ménage commun les deux partenaires prennent approximativement aussi souvent l’un que l’autre les décisions liées aux achats exceptionnels, à la vie sociale et aux loisirs et, lorsqu’il y a des enfants dans le ménage, à leur éducation (resp. 72%, 78% et 69% des couples). L’exception dans ce domaine est à rechercher dans les achats quotidiens: ici, c’est la femme qui décide toujours ou habituellement dans la moitié des cas (44%). Par ailleurs, les couples dans lesquels c’est toujours ou le plus souvent l’homme qui décide sont rares: s’agissant de l’éducation des enfants, c’est la réalité de seulement 3,7% d’entre eux (ménages avec enfants uniquement). Cette proportion s’élève à 9,8% pour les achats quotidiens, 11% pour les achats exceptionnels et à 6,2% pour la vie sociale et les loisirs.

Dès que le ménage compte un ou plusieurs enfants, le pourcentage de couples dans lesquels c’est principalement la femme qui prend les décisions concernant les achats, la vie sociale et les loisirs augmente de façon notable. Cette corrélation est particulièrement marquée pour les achats quotidiens: si, pour les couples sans enfants formés de partenaires âgés de 25 à 54 ans, c’est principalement la femme qui prend les décisions concernant les achats quotidiens dans 31% des cas, cette proportion passe à 53% chez les couples comptant un ou plusieurs enfants. S’agissant des achats exceptionnels et de la vie sociale ou des loisirs, la femme décide plus souvent lorsqu’elle a un ou des enfants avec son partenaire (resp. de 15 à 18% et de 10 à 18%; graphique 3.8).

Ce phénomène s’explique avant tout par le fait que ce sont en général les femmes qui réduisent leur taux d’occupation et consacrent plus de temps au travail domestique et familial dès que le couple a des enfants. Cette tendance est particulièrement marquée pour les achats quotidiens: c’est principalement la personne qui s’en occupe qui prend les décisions les concernant, alors que, pour les achats exceptionnels ainsi que la vie sociale et les loisirs, les partenaires se concertent souvent et prennent une décision d’un commun accord.

3.7 Conflits

Les désaccords portent principalement sur l’éducation des enfants (39% des couples ayant des enfants de moins de 25 ans dans leur ménage) et les tâches domestiques (37%), l’autre cause de conflit relativement fréquente étant l’organisation des loisirs (31%).

Les couples ayant des enfants dans leur ménage divergent plus souvent d’opinions que les couples sans enfants surtout en ce qui concerne les tâches ménagères (45% contre 34%), l’organisation des loisirs (36% contre 27%), l’argent (32% contre 21%) et la relation avec les parents/beaux-parents (30% contre 18%). À l’inverse, les relations avec les amis sont le seul motif de désaccord pour lequel les deux catégories ne présentent pas de différence (resp. 14% et 16%; graphique 3.9).

La fréquence des désaccords est principalement liée à la présence d’enfants dans le ménage, mais moins au nombre d’enfants. Ce n’est en effet qu’au sujet de l’éducation des enfants que les couples ayant deux enfants (42%) ou trois enfants ou plus (43%) dans le ménage divergent plus souvent d’opinions que les couples n’ayant qu’un seul enfant (34%). L’âge des enfants influence uniquement la fréquence des désaccords liés aux tâches ménagères. Ainsi, les couples avec au moins un enfant de moins de 4 ans (51%) diffèrent plus souvent d’avis concernant les tâches ménagères que les couples avec des enfants plus âgés (41%).

D’autres facteurs tels que le modèle d’activité professionnelle ainsi que la situation financière du couple influencent de manière spécifique les divergences d’opinions au sujet des tâches ménagères et de l’argent respectivement. Le modèle d’activité professionnelle engendrant le plus de conflits concernant les tâches ménagères en présence d’enfants dans le ménage est celui où la femme travaille à plein temps et l’homme est inactif professionnellement ou travaille à temps partiel (54%) alors qu’à l’inverse celui où la femme est inactive professionnellement et l’homme travaille à plein temps entraine le moins de désaccords (37%). Lorsqu’un couple arrive difficilement à joindre les deux bouts à la fin du mois, les désaccords au sujet de l’argent sont plus fréquents (sans enfants: 32%, avec enfants: 49%) que lorsqu’il y arrive facilement (sans enfants: 20%, avec enfants: 26%).

Dans la grande majorité des cas (87%), les partenaires discutent calmement lorsqu’ils ne sont pas d’accord l’un avec l’autre. Il arrive souvent qu’ils gardent leur opinion pour eux-mêmes (42%). Enfin, 28% avouent s’emporter ou crier parfois, souvent ou très souvent.

La présence d’enfants dans le ménage joue aussi un rôle: dans ceux où vivent des enfants de moins de 25 ans, les partenaires ont davantage tendance à crier ou à s’emporter (avec enfants: 33%, sans enfants: 20%) et à garder leur opinion pour eux-mêmes (avec enfants: 44%, sans enfants: 39%), alors que les personnes vivant dans des ménages sans enfants optent un peu plus souvent pour discuter calmement de leurs désaccords (avec enfants: 86%, sans enfants: 91%; graphique 3.10).

3.8 Gestion du revenu du ménage

La majorité des couples dans lesquels les deux partenaires ont au moins 25 ans et vivent ensemble depuis au moins deux ans, toutes catégories confondues, mettent la totalité de leurs revenus en commun, mais les pratiques en la matière divergent en fonction du statut du couple (marié ou pas), de la présence d’enfants dans le ménage ainsi que de la situation financière. Ainsi, plus de sept couples mariés sur dix (71%) mettent tous leurs revenus en commun, une proportion qui chute à environ un couple sur six (17%) pour les couples en union libre. Le pourcentage de couples mariés sans enfants dans le ménage qui font bourse à part est de 47%, contre seulement 25% pour les couples avec enfants de moins de 25 ans dans le ménage. Ce facteur est aussi essentiel pour les couples non mariés qui ont des enfants dans le ménage, même si, pour la majorité d’entre eux, chaque partenaire dispose individuellement de tout ou partie de ses revenus (68%). Ce pourcentage passe à 92% pour les unions libres sans enfants (graphique 3.11).

Si les couples avec enfants ont davantage tendance à mettre leurs revenus en commun, c’est aussi parce qu’il est fréquent que l’un des partenaires réduise son temps de travail (voir aussi chapitre 5), se privant ainsi d’une partie de ses revenus personnels pour se consacrer davantage aux tâches domestiques et familiales.

La gestion du revenu du ménage est aussi corrélée avec sa situation financière. Ainsi, les couples dont la situation financière est plutôt difficile, difficile ou très difficile ont davantage tendance à mettre en commun la totalité de leurs revenus (73%) que ceux qui sont plutôt aisés, aisés ou très aisés (55%), qu’ils soient mariés ou non. La présence d’enfants joue également un rôle ici: si le pourcentage de couples avec enfants gérant la totalité de leur revenu en commun est de 8 points supérieur lorsque la situation financière du ménage est difficile ou plutôt difficile (76% contre 68%), l’écart est plus du double pour les couples sans enfants (55% contre 27%).

3.9 Relations antérieures

La majorité des femmes et des hommes âgés de 25 à 80 ans vivent encore avec le ou la partenaire avec qui ils se sont mis en ménage pour la première fois (52%). Au moment de l’enquête, une personne sur sept (13%) n’avait encore jamais vécu avec un ou une partenaire dans le même ménage pendant au moins une année, un pourcentage qui est sensiblement plus élevé chez les 25 à 34 ans (39% des hommes et 26% des femmes). Les 35% restant avaient eu une ou plusieurs relations précédentes avec ménage commun. La plus grande partie de celles-ci (88%) se sont terminées par une séparation et 12% par le décès du ou de la partenaire.

Les 45 à 54 ans présentent la proportion la plus élevée (40%) d’hommes et de femmes ayant vécu en ménage commun lors d’une relation antérieure qui a pris fin suite à une séparation. Ils sont légèrement moins nombreux dans la tranche des 25 à 34 ans (20%), en raison de leur jeune âge, et dans la tranche des 55 à 80 ans (31%), les veuvages étant plus plus fréquents parmi ceux-ci. Par ailleurs, la tranche des 45 à 54 ans présente aussi la plus grande proportion de personnes ayant deux ex-partenaires ou plus (13%; graphique 3.12).

Près d’une personne sur six a été mariée au moins à un ou une ex-partenaire avant la séparation (16%). Ce taux augmente avec l’âge: il est ainsi de 3% chez les 25 à 34 ans, 11% chez les 35 à 44 ans, 21% chez les 45 à 54 et grimpe jusqu’à 29% chez les 55 à 80 ans. Les personnes ayant été mariées successivement à plusieurs ex-partenaires sont très rares (1,1%). Ce taux n’augmente que modestement avec l’âge: il est ainsi de 0,6% chez les chez les 35 à 44 ans, 1,7% chez les 45 à 54 et grimpe jusqu’à 2,1% chez les 55 à 80 ans.

Autres informations sur le chapitre 3:
Le couple