Le système de santé peut être divisé en deux grands secteurs: les prestataires de services ambulatoires et les prestataires de services en milieu hospitalier. Ces derniers comprennent les départements hospitaliers des hôpitaux (hôpitaux de soins généraux et cliniques spécialisées y compris les maisons de naissance), les établissements médico-sociaux pour personnes âgées ainsi que les «institutions spécialisées» (établissements pour personnes handicapées, ayant des problèmes psychosociaux ou de dépendance). En 2017, les établissements médico-sociaux proposaient le plus grand nombre de lits (99 242), suivis des hôpitaux (38 157 lits).
De son côté, le secteur ambulatoire se compose d’une grande variété de prestataires. Il comprend en particulier les services ambulatoires des hôpitaux, les cabinets privés médicaux ou dentaires, les sages-femmes indépendantes, les services de soins à domicile ainsi que diverses offres paramédicales (physiothérapie, ergothérapie, ostéopathie, chiropratique, services de transport, laboratoires médicaux, etc.). Les nombreuses offres dans le domaine des médecines alternatives et du conseil (par ex. médecine chinoise traditionnelle, massages et thérapies corporels, thérapies de couple) peuvent moins clairement être délimitées et restent difficiles à relever; elles ne seront pas traitées ici. Le commerce de détail représente un domaine propre dans le système de santé. Il comporte notamment les pharmacies, les drogueries et les points de vente d’appareils médicaux (pour lunettes, appareils auditifs, moyens auxiliaires, etc.). Compte tenu de l’état des données, seul un petit nombre de ces prestataires seront considérés ci-après.
5.1 Hôpitaux
En 2017, on recensait 281 établissements proposant des traitements sur 572 sites. Les cantons fortement peuplés de Berne, Zurich et Vaud comptent un nombre de sites particulièrement élevé (G5.1).

Sur les 102 établissements hospitaliers de soins généraux, 44 assurent une prise en charge centralisée (hôpitaux universitaires et grands hôpitaux cantonaux) et 58 sont des hôpitaux de soins de base (hôpitaux régionaux et autres hôpitaux de petite taille). Le nombre des établissements de soins généraux a reculé de 41,3% entre 2002 et 2017 (G5.2). Cette baisse est d’une part imputable à des fusions d’hôpitaux et d’autre part, depuis 2010, à un changement méthodologique au niveau statistique. Les données à partir de 2010 ne sont de ce fait que partiellement comparables avec celles des années antérieures. Ces deux raisons expliquent que le nombre de lits a diminué beaucoup moins fortement que celui des établissements durant cette même période.

Sur les 179 cliniques spécialisées que comptait la Suisse en 2017, un chiffre en baisse de 4,2% par rapport à 2002, 51 étaient des cliniques psychiatriques, 53 des cliniques de réadaptation et 75 des autres cliniques.
Offre de lits
En 2017, 38 157 lits étaient proposés pour la prise en charge en milieu hospitalier (sans les lits pour nouveau-nés), ce qui représente une densité de 4,5 lits pour 1000 habitants (G5.3). Cette valeur varie cependant entre 1,4 dans le canton d’Obwald et 11,0 à Bâle-Ville (G5.4). Entre 2002 et 2017, le nombre total de lits a baissé de 11,2%. Les quelque 38 000 lits disponibles en 2017 se répartissaient entre les trois grands domaines d’activité suivants: soins aigus 61%, psychiatrie 20%, réadaptation-gériatrie 19%.


Emplois
En 2017, le personnel des hôpitaux comptait 212 090 personnes au total, représentant 164 964 équivalents plein temps. 77% travaillaient dans des hôpitaux de soins généraux. Le nombre d’équivalents plein temps s’est accru de 37,5% depuis 2002. L’augmentation du nombre de traitements ambulatoires réalisés dans les hôpitaux a pu contribuer à cette croissance supérieure à celle du nombre de cas hospitaliers. Le personnel se compose pour 14% de médecins, pour 42% de personnel soignant, pour 14% de spécialistes d’autres disciplines médicales ainsi que pour 30% de personnes dans les services centraux (administration: 15%, services de maison et transport: 12%, services techniques: 3%). Si la proportion de femmes est presque égale à celle des hommes dans le corps médical (G5.5), elle est bien supérieure dans le personnel soignant et dans les autres disciplines médicales (81% dans les hôpitaux de soins généraux et 77% dans les cliniques spécialisées).

Il faut en moyenne 3,7 postes à plein temps pour les soins par lit d’hôpital. On observe ici toutefois des différences parfois considérables selon les régions (G5.6): cette valeur est la plus élevée dans les cantons d‘Uri (5,3) et d’Obwald (4,7) et la plus faible dans les cantons du Valais (2,7) et du Tessin (2,7).

Recours aux prestations hospitalières
1 468 242 cas d’hospitalisation ont été enregistrés en 2017. La grande majorité d’entre eux ont été pris en charge dans des hôpitaux de soins aigus suite à une maladie aiguë ou à un accident. 5,8% des cas ont été enregistrés dans une unité psychiatrique d’un hôpital ou une clinique spécialisée en psychiatrie et 7,7% concernaient des admissions dans d’autres types de services, surtout en réadaptation et en gériatrie. À noter qu’une personne hospitalisée à plusieurs reprises est comptabilisée comme autant de cas hospitaliers. En 2017, le nombre d’hospitalisations s’est élevé à 687 670 pour les hommes et 780 574 pour les femmes. Sans les séjours attribués à des grossesses et des accouchements, le nombre total d’hospitalisations des femmes et des hommes est très proche. Jusqu’à 74 ans, les hospitalisations d’hommes sont en général plus nombreuses que celles de femmes, puis c’est l’inverse (G5.7).

Le total des hospitalisations recensées en 2017 représente un taux d’hospitalisation de 16 875 cas pour 100 000 habitants. 81% des cas concernent des personnes habitant dans le canton, 17% des personnes domiciliées dans d’autres cantons et 2% des personnes vivant à l’étranger.
Les hôpitaux de Bâle-Ville présentent de loin les plus forts taux d’hospitalisation (42 453 cas pour 100 000 habitants), mais seuls 48,5% de ces cas concernent des habitants du canton (G5.8). À l’inverse, ce canton n’«exporte» que peu de patients vers d’autres cantons. Cela illustre l’importante collaboration intercantonale avec Bâle-Campagne ainsi que la force d’attraction des hôpitaux de Bâle-Ville. Mais c’est Appenzell Rhodes-Extérieures qui compte la part la plus élevée de cas traités concernant des personnes domiciliées hors du canton (66%), un phénomène qui s’explique par la vaste offre de cliniques de réadaptation et de cliniques spécialisées en chirurgie dans ce canton. Parmi les cantons présentant une part relativement élevée d’habitants hospitalisés dans d’autres cantons, on trouve Appenzell Rhodes-Intérieures, Bâle-Campagne, Obwald, Schwyz, Soleure, Uri et Nidwald.

La durée moyenne des séjours hospitaliers en soins aigus était de 5,3 jours en 2017, contre 9,1 jours en 2002. En 2017, les patients ont séjourné en moyenne 31,8 jours en psychiatrie et 22,5 jours en réadaptation/gériatrie (G5.9).

Une partie des personnes ont été hospitalisées plusieurs fois; en 2017, cette proportion se situait à environ un quart (G5.10). La classe d’âge des 85 ans et plus compte la part la plus élevée d’hospitalisations multiples.

Prestations ambulatoires des hôpitaux
En 2017, plus de 4 millions de patients ont eu recours à une prestation ambulatoire dans un hôpital de Suisse (soins, examens, mesures thérapeutiques): les traitements sont considérés comme ambulatoires si leur durée est inférieure à 24 heures et qu’aucun lit de nuit n’est occupé. Ce sont les personnes de la tranche d’âge 40-59 ans qui sont le plus représentées parmi la clientèle (28%), les 80 ans et plus l’étant le moins (6,7%). Au total, les 19,8 millions de contacts ambulatoires recensés dans les hôpitaux ont été facturés pour un montant de 6,9 milliards de francs.
Coûts
En 2017, une journée d’hospitalisation pour un patient coûtait en moyenne 1616 francs. Ce montant varie toutefois considérablement en fonction du type d’activité des établissements hospitaliers. Ainsi, le coût d’une journée d’hospitalisation dans un service de soins aigus s’élevait à 2235 francs, contre 703 francs en psychiatrie et 806 francs en réadaptation/gériatrie. L’augmentation des coûts la plus forte (+82% depuis 2002) a été enregistrée dans les hôpitaux de soins aigus (G5.11).

5.2 Établissements médico-sociaux
Les établissements médico-sociaux (EMS) s’occupent de gériatrie somatique pour les personnes souffrant de troubles physiques liés à l’âge ou de psychogériatrie pour les personnes âgées atteintes dans leur santé psychique. Ils offrent des prestations dans les domaines de l’hébergement, de la restauration, des soins et de l’animation. Les homes pour personnes âgées qui n’offrent aucune prestation médicale de soins ne sont pas considérés dans les informations ci-après (18 établissements en 2017).
En 2017, on recensait 1543 établissements médico-sociaux, dont 679 étaient des institutions privées non subventionnées par les pouvoirs publics, 463 des institutions privées subventionnées et 401 des institutions publiques. Le nombre de places d’hébergement proposées se montait en moyenne à 62 par établissement, la fourchette allant de près d’une dizaine à plus de 300 places dans des établissements de grande taille dont l’infrastructure est proche de celle d’un hôpital. Les établissements privés non subventionnés sont généralement plus petits (56 places en moyenne) que les établissements subventionnés (60 places) ou publics (74 places).
Offre de places
En 2017, les établissements médico-sociaux proposaient 97 122 places, soit 20% de plus qu’en 2002. Ce nombre correspond à 62,6 places pour 1000 habitants de 65 ans et plus. Ce taux varie cependant considérablement selon les cantons, allant de 48 places pour 1000 habitants (Valais) à 107 dans le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures (G5.12).

Emplois
Au 31 décembre 2017, 130 969 employés travaillaient dans des établissements médico-sociaux, dont 83% étaient des femmes. Convertis en équivalents plein temps, les postes qu’ils occupaient n’atteignaient cependant que 94 256 unités, traduisant une proportion élevée de personnes travaillant à temps partiel. Le taux moyen d’occupation des femmes se situait à 70%, soit un niveau nettement inférieur au taux d’occupation moyen des hommes (81%). Depuis 2006, le volume de l’emploi s’est accru de 35,6%, plus fortement pour les hommes (+53,6%) que pour les femmes (+31,9%). Deux tiers des prestations de travail ont été consacrées aux soins et à l’animation, et près d’un tiers aux services de maison et aux services techniques (G5.13). Les traitements médicaux sont généralement fournis par des médecins externes, raison pour laquelle les médecins employés de manière permanente par les établissements ne représentent que 0,1% du personnel. On observe une nette différence entre les sexes au niveau de la répartition des rôles: les femmes travaillent très majoritairement dans les soins et l’animation, alors qu’un peu moins de la moitié des hommes sont actifs dans les services de maison.

Le taux d’encadrement est en moyenne suisse de 0,64 poste par place d’hébergement (G5.14). Cette valeur est relativement élevée dans le canton de Fribourg (0,84 poste) et relativement faible dans les cantons de Glaris (0,40) et d’Appenzell Rhodes-Extérieures (0,49).

Recours aux prestations
En 2017, 152 417 personnes au total ont recouru à des prestations des établissements médico-sociaux. Les quelque 5299 clients externes, utilisant exclusivement la structure de jour ou de nuit, ne sont pas considérés dans ces chiffres. 58% des clients avaient 85 ans et plus (G5.15). Parmi les clients de moins de 75 ans, on trouvait majoritairement des personnes souffrant de maladies chroniques ou de troubles psychiques, la représentation des sexes étant ici assez équilibrée.
Avec l’âge, les femmes sont cependant de plus en plus surreprésentées. Cela tient en particulier au fait que dans les couples, ce sont fréquemment les hommes qui décèdent en premier. Ils ont généralement pu être soignés à domicile par leur partenaire alors que les femmes, du fait qu’elles vivent plus longtemps, doivent plus souvent recourir à des soins en institution.
40% des personnes résidant dans un établissement médico-social (EMS) en 2017 en sont sorties au cours de la même année. Dans un tiers des cas, il s’agissait de personnes en court séjour, entrées en EMS suite à une hospitalisation ou pour soulager des proches leur fournissant soins et assistance, par exemple. La durée moyenne de séjour de ces résidentes et résidents en court séjour était de 31 jours. Pour les personnes en long séjour ayant quitté un EMS en 2017, cette durée moyenne grimpe à 686 jours pour les hommes et 1005 jours pour les femmes. La part d’entre elles à avoir résidé au moins 5 ans en EMS s’élève à 10% pour les hommes et à 19% pour les femmes (G5.16).


Coûts
En 2017, les coûts globaux par journée d’hébergement se montaient en moyenne à 299 francs. Ils variaient cependant considérablement selon les cantons, allant de 220 francs dans le canton de Glaris à 402 francs dans celui de Genève (G5.17). Les prestations de soins sont en partie prises en charge par l’assurance-maladie obligatoire (LAMal). Les pouvoirs publics, les clients et les prestations sociales sous condition de ressources (prestations complémentaires AVS/AI) financent le solde.

5.3 Aide et soins à domicile
Les tâches de base des services d’aide et de soins à domicile comprennent les «prestations de soins» selon l’ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins (OPAS), les prestations ménagères et les mesures de soutien social ainsi que le service des repas à domicile. La plupart des organisations d’aide et de soins à domicile proposent également d’autres prestations telles que les services sociaux, les consultations parentales, les soins thérapeutiques, les services de transport et les systèmes d’appels d’urgence.
Parmi les 2035 prestataires recensés en 2017, 28% étaient des organismes de droit public ou des entreprises à but non lucratif. Les infirmières et infirmiers indépendants représentaient 50% de l’effectif total, le solde correspondant à des entreprises privées à but lucratif (22%). La part des organisations à but non lucratif en termes de postes équivalents plein temps est cependant nettement plus élevée, avec 79%, contre 18% pour les entreprises à but lucratif et 3% pour les infirmières et infirmiers indépendants.
Emplois
22 660 postes équivalents plein temps sont à disposition pour fournir les prestations à domicile, soit 2,7 postes équivalents plein temps pour 1000 habitants (G5.18). La densité des services d’aide et de soins à domicile est généralement plus élevée en Suisse occidentale que dans le reste du pays. Les cantons de Vaud, Genève, du Jura et Bâle-Ville présentent une densité des services d’aide et de soins à domicile particulièrement élevée, avec plus de 3,9 postes équivalents plein temps pour 1000 habitants. Depuis 2002, l’emploi a crû régulièrement dans les services d’aide et de soins à domicile (G5.19). Les entreprises à but lucratif et les infirmières et infirmiers indépendants ne sont pris en compte que depuis 2010. On constate à partir de cette date une croissance de l’emploi dans les organismes à but non lucratif nettement moins rapide que chez les autres types de fournisseurs. Cette dernière pourrait cependant en partie être l’effet de l’amélioration du relevé.


Recours aux prestations
Les services d’aide et de soins à domicile se sont occupés de 350 218 clients en 2017 et ont fourni à ces personnes des prestations totalisant environ 23,4 millions d’heures de travail. 68% de ces dernières étaient des prestations de soins, 27% des prestations d’aide à domicile et 5% des autres prestations (par ex. service social, services de transport, systèmes d’appels d’urgence, etc.) (G5.20). Les femmes étant généralement plus jeunes que leur mari ou compagnon et ayant une espérance de vie plus élevée que celles des hommes, c’est plus souvent, dans un couple, les femmes qui assistent leur partenaire que l’inverse. Il en résulte que, jusqu’à 79 ans, 52% des prestations de soins proposées par les services d’aide et de soins à domicile ont été sollicitées par des femmes; à partir de 80 ans cette proportion passe même à 66%. En ce qui concerne les prestations d’aide à domicile, la part des femmes est encore plus importante en raison du phénomène évoqué ci-dessus, mais aussi de la répartition traditionnelle des rôles: elle se situait à 75% dans la classe d’âge la plus jeune et à 74% chez les 80 ans et plus.

Chaque recours à un type de prestation génère un cas. On comptabilise en moyenne 1,4 cas par personne (total: 482 357 cas). En 2017, le temps moyen investi par cas de prestation de soins variait entre 34 heures (0 – 64 ans) et 75 heures (80 ans et plus), celui par cas de prestation d’aide à domicile entre 34 et 64 heures (G5.21).

Financement
Les pouvoirs publics (cantons et communes) ont financé 42% des prestations d’aide et de soins à domicile. L’assurance obligatoire des soins en a pris en charge 39%, correspondant aux prestations de soins selon l’ordonnance sur les prestations de l’assurance de base, le solde étant financé par d’autres sources (aide à domicile et repas payés directement par les clients, cotisations de membres, dons, etc.). En 2017, le coût facturé par les organisations d’aide et de soins à domicile s’élevait en moyenne à 7011 francs par client, tous types de prestation confondus, contre 4891 francs en 2002.
5.4 Cabinets médicaux et centres ambulatoires
Les cabinets médicaux et les centres ambulatoires sont en première ligne dans la prise en charge médicale de la population. En 2017, ils étaient 17 560 et déployaient leurs activités sur 17 860 sites (points of care). 99% des cabinets et centres ne comptaient qu’un seul site et 88% étaient organisés en entreprise individuelle. Le nombre moyen de médecins actifs varie fortement entre les différentes formes juridiques: il était de 1,2 dans les entreprises individuelles et de 3,7 dans les sociétés anonymes.
Le relevé des données structurelles des cabinets médicaux et des centres ambulatoires
En 2017, 81% des cabinets médicaux et centres ambulatoires avaient réalisé un chiffre d’affaire annuel supérieur à 30 000 francs et disposaient de leur propre infrastructure pour la fourniture des prestations médicales. Dans le cadre du relevé des données structurelles des cabinets médicaux et des centres ambulatoires (MAS), ces entreprises fournissent des informations complètes sur leur situation (informations au niveau de l’entreprise et de ses sites, sur le personnel médical et non-médical). 19% des cabinets médicaux et centres ambulatoires avaient réalisé un chiffre d’affaire annuel inférieur ou égal à 30 000 francs ou ne disposaient pas d’une infrastructure propre. Ces entreprises fournissent des informations réduites (informations au niveau de l’entreprise et sur le personnel médical uniquement).
Offre
Parmi les sites des cabinets médicaux et centres ambulatoires ayant réalisé un chiffre d’affaire supérieur à 30 000 francs et disposant de leur propre infrastructure, 37% pratiquaient la médecine de premier recours (titres de spécialiste: médecine interne générale et pédiatrie; médecin praticien), 49% offraient des prestations de médecine spécialisée et 14% proposaient les deux types de médecine. 72% des sites géraient les dossiers médicaux des patients entièrement ou partiellement de manière électronique (G5.22). Parmi les sites de cabinets médicaux en entreprise individuelle, 28% faisaient partie d’un cabinet de groupe.

Personnel
24 424 médecins correspondant à 17 774 équivalents plein temps ont été actifs dans les cabinets médicaux et centres ambulatoires en 2017. Leur taux d’activité moyen était de 7,3 demi-journées par semaine.
L’âge moyen des médecins était de 53 ans et 41% d’entre eux étaient des femmes. Plus le groupe d’âge considéré est jeune, plus la part de femmes est importante (G5.23). À tout âge, le taux d’activité des femmes est plus faible que celui des hommes. Par exemple, les femmes représentaient 56% des médecins âgés de 35 à 44 ans, mais 50% des équivalents plein temps.

En 2017, la «médecine de premier recours» constituait le domaine d’activité de 40% des médecins, en équivalents plein temps, actifs sur les sites des cabinets médicaux et centres ambulatoires ayant réalisé un chiffre d’affaire supérieur à 30 000 francs et disposant de leur propre infrastructure (G5.24). Pour 15%, c’était la psychiatrie et pour 6% la gynécologie et l’obstétrique. Entre 1990 et 2017, la densité de médecins actifs dans des cabinets médicaux et centres ambulatoires a fortement augmenté, avec un taux passant de 154 à 222 médecins pour 100 000 habitants (G5.25).


L’effectif du personnel non médical des cabinets médicaux et centres ambulatoires atteignait 58 824 personnes en 2017. Avec un taux d’activité moyen de 45%, elles représentaient un total de 26 254 équivalents plein temps. 65% des employés en équivalents plein temps correspondaient à du personnel d’assistance médicale (G5.26), 19% à du personnel d’autres professions du domaine des soins (physiothérapie, psychothérapie déléguée, etc.) et 16% à du personnel non médical hors du domaine des soins (direction commerciale, administration, entretien, etc.).

Patientèle et recours aux soins
Le nombre médian de patientes et de patients ayant reçu au moins une prestation en 2017 était de 1147 pour les sites pratiquant la médecine de premier recours, de 1006 pour les sites combinant médecine de premier recours et médecine spécialisée et de 531 pour les sites pratiquant uniquement la médecine spécialisée. Les sites de sociétés anonymes traitaient en moyenne deux fois et demie plus de patients (valeur médiane: 2111 patients) que les sites d’entreprises individuelles (valeur médiane: 839 patients).
En 2017, 74% des hommes et 88% des femmes se sont rendus au moins une fois dans un cabinet médical en l’espace de douze mois. La différence entre les sexes s’explique notamment par les visites chez le gynécologue. Le nombre moyen de consultations médicales parmi la population de 15 ans et plus est d’environ 4,3 sur une année (G5.27). Il est influencé par les personnes qui requièrent une prise en charge plus intensive.

Le plus souvent, les gens s’adressent à un médecin généraliste. En 2017, 71% de la population a consulté au moins une fois un généraliste (G5.28). Le nombre moyen de consultations chez un généraliste est de 2,3 par habitant et il augmente rapidement avec l’âge, surtout à partir de 75 ans. La même année, 43% de la population a consulté un médecin spécialiste (sans compter la gynécologie), l’âge n’ayant ici pas d’influence particulière sur la fréquence des visites. Les personnes sans formation post-obligatoire ont consulté plus souvent des généralistes que les personnes au bénéfice d’une formation du degré tertiaire (78% contre 66%), mais moins fréquemment des spécialistes (41% contre 45%).

Depuis 2002, la proportion des personnes qui consultent au moins un médecin en l’espace de douze mois est demeurée stable. Toutefois, le nombre de celles qui consultent un spécialiste a augmenté ces quinze dernières années, aussi bien chez les hommes que chez les femmes (G5.28).
Finances
En 2017, les produits des cabinets médicaux organisés en entreprise individuelle s’élevaient à 428 000 francs (médiane), leurs charges atteignant 263 000 francs (médiane). Pour les cabinets médicaux et centres ambulatoires avec autre forme juridique, comme la société anonyme ou la société à responsabilité limitée, ces valeurs médianes étaient respectivement de 1,2 million et de 1 million de francs. Rapportées au nombre de patients traités sur les sites, les charges médianes annuelles s’élevaient à 412 francs par patient dans les cabinets et centres médicaux ne comptant qu’un seul site.
5.5 Autres prestataires
La prise en charge des soins dentaires était assurée en 2017 par 4361 dentistes, ce qui représente une densité moyenne de 51 dentistes pour 100 000 habitants.
60% de la population est allée chez le dentiste au moins une fois dans l’année (G5.29), les personnes sans formation post-obligatoire moins souvent que celles ayant une formation du degré tertiaire (53% contre 60%). Par ailleurs, 57% de la population a recouru à des prestations d’un ou d’une hygiéniste dentaire.

Les pharmaciens sont fréquemment sollicités pour des conseils médicaux (G5.30). La population recourt plus rarement aux services de physiothérapeutes ou de psychologues. Toutefois, lorsqu’elle les sollicite, la fréquence de consultation est élevée. Les patients de physiothérapeutes ont consulté en moyenne 12 fois dans l’année, les patients de psychologues 11 fois.

5.6 Aides informelles
Une partie de la population a besoin d’aide en matière de soins ou pour l’accomplissement de tâches de la vie quotidienne. Cette aide contribue à la santé et au bien-être de ces personnes et elle permet, pour une partie d’entre elles, d’éviter un hébergement dans une institution (homes pour personnes âgées, etc.). À côté des services professionnels d’aide et de soins à domicile (→ chapitre 5.3 ), les proches et les connaissances contribuent, dans des proportions variables, à fournir l’aide nécessaire.
Aide informelle reçue
En 2017, sur une période de 12 mois, 13% de la population (10% des hommes et 15% des femmes) ont reçu pour des raisons de santé de l’aide de parents, connaissances ou voisins. Ce taux ne varie que légèrement jusqu’à 84 ans (G5.31), mais augmente ensuite fortement pour la dernière classe d’âge, atteignant 38% chez les femmes de 85 ans et plus alors qu’il reste à 20% chez les hommes du même âge.
Les bénéficiaires indiquent le plus souvent comme objet de cette aide le ménage (80%), alors qu’ils ne sont que 28% à indiquer recevoir des soins corporels et médicaux. Et 72% disent recevoir une autre aide telle que transport, soutien moral ou tâches administratives (plusieurs réponses possibles). L’entourage familial joue un rôle déterminant: l’aide vient dans 87% des cas du ménage, dans 45% de la famille ou parenté hors ménage, dans 26% de voisins, connaissances ou amis. Et 4% disent en recevoir dans le cadre d’une association, d’une église ou d’une autre organisation.
Aide informelle apportée
On constate que 17% des hommes et 23% des femmes ont aidé en 2017, au moins une fois par semaine et bénévolement, d’autres personnes, par exemple en rendant visite à des malades, des personnes handicapées ou des personnes âgées, en les aidant dans leur ménage, en leur apportant à manger ou en effectuant des transports. La part des personnes apportant une aide est la plus élevée entre 45 ans et 74 ans (G5.31).

Ce sont la famille et la parenté hors ménage (52%) qui sont le plus souvent mentionnées comme bénéficiaires de l’aide; les personnes à l’intérieur du ménage (34%) viennent ensuite, puis les voisins, connaissances ou amis (30%). 8% des personnes apportant de l’aide déclarent le faire dans le cadre d’une association, d’une église ou d’une autre organisation. L’aide pour le ménage est beaucoup plus fréquente que les soins médicaux et corporels (70% contre 22%). Ces derniers sont prodigués surtout au sein du ménage. Jusqu’à un âge avancé (84 ans), la part des personnes apportant de l’aide est largement supérieure à celle des personnes en recevant.
Aides informelles et soins à domicile
3% de la population font appel aux services d’aide et de soins à domicile. Cette proportion est de 9% parmi les personnes de 75 à 84 ans et de 25% parmi celles de 85 ans et plus (G5.32). Là aussi, cette proportion est plus forte chez les femmes, et elle augmente avec l’âge, particulièrement à partir de 75 ans.

Les prestations des services professionnels d’aide et de soins à domicile ne remplacent pas l’aide informelle: 59% des personnes recourant aux services d’aide à domicile reçoivent également de l’aide informelle. Bénéficier d’une aide informelle n’est pas rare parmi les personnes de moins de 65 ans, contrairement au recours à l’aide et aux soins à domicile (12% contre 1%).