7 Taux de survie des nouvelles entreprises

Depuis le changement d’univers de l’UDEMO, qui a basculé sur le cadre de référence de la STATENT en 2013, c’est la première fois que l’OFS est en mesure de publier des résultats sur les taux de survie des nouvelles entreprises. Auparavant, des études ponctuelles avaient été menées dans le cadre du recensement des entreprises. Le passage au nouvel univers permet de suivre une cohorte de nouvelles entreprises d’année en année, alors que les études basées sur l’ancien recensement des entreprises ne permettaient de faire ce suivi que de façon irrégulière. Sur la base des données UDEMO produites jusqu’à présent, il est possible de suivre la cohorte des nouvelles entreprises 2013 sur 3 ans, la cohorte des nouvelles entreprises 2014 sur 2 ans et la cohorte des nouvelles entreprises 2015 sur 1 an.

En principe, les analyses faites pour une cohorte sont difficilement généralisables à d’autres cohortes. La survie des entreprises est en effet liée à l’environnement dans lequel celles-ci évoluent. Or, l’économie est dynamique et le cadre dans lequel les entreprises naissent et doivent survivre change constamment. Ainsi, l’analyse de ce qu’il est advenu des différentes cohortes de nouvelles entreprises devrait se faire de manière distincte pour chaque période d’observation (2014 à 2016) et durée de vie (1 à 3 ans). Cependant, il est possible de tirer des enseignements et d’esquisser des tendances générales par caractéristiques structurelles d’intérêt comme la branche d’activité de l’entreprise, sa taille ainsi que sa région.

7.1 La branche «santé et action sociale» ­présente les taux de survie les plus élevés

Sur le nombre d’entreprises créées en 2015, 32 820 étaient toujours présentes dans la population des entreprises actives en 2016. Cela représente un taux de survie à un an de 83,0%. Dans l’ensemble, le taux de survie après 1 an apparaît comme relativement stable avec une variation de plus ou moins 0,9 points de pourcentage autour de la moyenne pour les trois cohortes observées (nouvelles entreprises 2013: 83,9%; nouvelles entreprises 2014: 82,1%; nouvelles entreprises 2015: 83,0%). Plus que quatre entreprises sur cinq passent donc le cap de la première année. Après une plus longue période d’existence, la survie s’effrite quelque peu. Le taux de survie après 2 ans passe en effet à 70,9% pour les nouvelles entreprises 2013 et à 68,7% pour les nouvelles entreprises 2014. Le taux de survie baisse encore ultérieurement, pour se situer à 61,7% après 3 ans. Il s’agit de la plus longue période de survie observable en l’état actuel des données disponibles. Cela reflète en effet le pourcentage de nouvelles entreprises créées «ex nihilo» en 2013 qui sont encore actives en 2016.

Les nouvelles entreprises accroissent le nombre d’emplois dans les premières années d’existence. Sur la base des résultats disponibles, c’est un phénomène qui concerne toutes les cohortes. Si l’on considère l’évolution de l’emploi uniquement dans les entreprises survivantes, le nombre total d’emplois est supérieur à celui de départ déjà après 1 an. Avec le temps, la progression s’avère constante. Après 1 an, la croissance varie entre 17,5% pour les nouvelles entreprises 2015 et 18,7% pour les nouvelles entreprises 2013. Elle atteint 33,3% respectivement 32,9% après deux ans et 46,4% après 3 ans.

S’il peut paraître logique que l’emploi augmente dans les entreprises qui survivent, le solde de l’emploi des nouvelles entreprises d’une cohorte donnée, après soustraction des emplois perdus par les nouvelles entreprises qui ne survivent pas et ajout des emplois créés par les unités survivantes, n’est pas nécessairement positif. Pour la cohorte 2015, les créations d’emplois dans les entreprises survivantes suffisent à peine à compenser les pertes d’emplois dans les entreprises non survivantes après 1 an, le solde pour cette cohorte après une année étant équilibré (+0,1%). Pour la cohorte 2014, le solde par rapport à la totalité de l’emploi lors de l’année de création est déficitaire déjà après 1 an (–0,8%). Après vingt-quatre mois, le déficit atteint 4,8%. Enfin, pour la cohorte 2013, le solde est positif après 1 an (+2,1%), mais devient négatif à partir de la deuxième année (–2,4%), pour ensuite dégrader à –5,8% à la troisième et ultime année de survie sous revue. Ceci indique bien que le dynamisme, observé uniquement dans les unités qui ont survécu, doit être analysé dans un contexte global, notamment en regard des pertes d’emplois résultant des fermetures d’entreprises.

Taux de survie des nouvelles entreprises après 1, 2 et 3 ans par branche économique, en %T6

Branches économiques Nouvelles entreprises
2013
Nouvelles entreprises
2014
Nouvelles entreprises 2015
Après 1 an Après 2 ans Après 3 ans Après 1 an Après 2 ans Après 1 an
Total 83,9 70,9 61,7 82,1 68,7 83,0
Secteur secondaire 84,6 70,6 60,9 82,8 69,9 83,3
Industrie et énergies 83,4 70,1 61,2 81,1 68,5 80,9
Construction 85,4 70,9 60,7 83,9 70,8 84,7
Secteur tertiaire 83,8 70,9 61,8 82,0 68,5 83,0
Commerce et réparations 80,7 65,7 55,2 79,2 63,0 80,6
Transports et entreposage 86,3 73,8 64,9 84,2 69,9 86,0
Hébergement et ­restauration 77,1 57,8 49,6 75,8 57,3 76,8
Information et ­communication 85,0 71,7 61,0 82,5 69,0 83,4
Activités financières et assurances 84,3 70,0 59,9 82,9 69,3 83,5
Activités immobilières et de services 83,6 71,0 62,0 82,8 70,9 83,8
Activités spécialisées et scientifiques 85,2 72,4 62,9 83,0 70,0 83,6
Enseignement 83,5 72,8 64,8 83,2 70,5 83,8
Santé et action sociale 88,3 79,7 72,3 85,6 75,0 87,4
Arts et activités ­récréatives 81,0 67,3 58,5 79,8 65,5 81,4
Autres activités de ­services 82,1 68,1 59,9 79,7 65,3 79,8

Source: OFS – Statistique de la démographie des entreprises (UDEMO)

© OFS 2018

Variation de l'emploi après 1, 2 et 3 ans (uniquement entreprises survivantes) par branche économique, en %T7

Branches économiques Nouvelles entreprises
2013
Nouvelles entreprises
2014
Nouvelles entreprises 2015
Après 1 an Après 2 ans Après 3 ans Après 1 an Après 2 ans Après 1 an
Total 18,7 33,3 46,4 17,7 32,9 17,5
Secteur secondaire 20,9 38,2 53,3 22,4 38,4 22,0
Industrie et énergies 18,2 34,3 51,9 17,6 33,1 22,1
Construction 22,1 40,0 54,0 24,8 41,1 22,0
Secteur tertiaire 18,3 32,4 45,3 17,0 32,0 16,7
Commerce et réparations 16,8 29,2 44,7 14,2 27,4 15,9
Transports et entreposage 18,3 38,0 55,3 24,3 51,5 17,5
Hébergement et restauration 38,2 60,5 81,3 18,7 45,7 20,2
Information et communication 21,9 31,5 40,0 18,6 32,2 22,7
Activités financières et assurances 17,7 32,1 37,8 23,4 38,4 16,6
Activités immobilières et de services 31,7 56,7 73,3 35,6 53,8 29,7
Activités spécialisées et scientifiques 12,8 25,2 38,1 13,3 26,7 13,6
Enseignement 10,8 16,2 22,0 10,7 24,7 9,6
Santé et action sociale 21,3 38,3 52,4 15,6 31,2 16,3
Arts et activités récréatives 9,8 19,4 31,6 11,4 24,9 12,3
Autres activités de services 7,3 13,4 19,1 4,2 10,5 5,6

Source: OFS – Statistique de la démographie des entreprises (UDEMO)

© OFS 2018

Au niveau des secteurs économiques, on n’observe pas de grandes différences entre le secondaire et le tertiaire, où le niveau des taux de survie s’aligne sur les valeurs nationales. En termes relatifs, la croissance de l’emploi dans les entreprises survivantes est plus forte dans le secteur secondaire. Les variations après 1 an sont légèrement supérieures à 20% pour les trois cohortes analysées, tandis qu’elles se situent en-dessous de cette borne dans le tertiaire. Après 2 ans, le taux de croissance de l’emploi dans les entreprises survivantes se situe autour de 38% dans le secondaire et autour de 32% dans le tertiaire. Le constat est le même après 3 ans avec une progression de 53,3% dans le secondaire et de 45,3% dans le tertiaire. Toutefois, il convient de tenir compte, lors d’une telle analyse, des poids relatifs en question. Ainsi, comme le nombre d’emplois est nettement supérieur dans le secteur tertiaire, cela implique qu’en cas de variation identique en valeur absolue, le taux d’évolution sera inférieur pour ce secteur.

Dans le secteur secondaire, les créations d’emplois dans les entreprises survivantes permettent de compenser les pertes suite aux fermetures d’entreprises après 1 an. Ensuite, le solde devient négatif jusqu’à atteindre –7,5% après 3 ans. À l’inverse, dans le secteur tertiaire le solde est négatif déjà après une année, exception faite pour la cohorte des nouvelles entreprises 2013. Il est intéressant de noter que le secteur secondaire présente des résultats meilleurs par rapport au tertiaire pour toutes les cohortes pour la survie à 1 et 2 ans, tandis que la situation s’inverse pour la survie à 3 ans. Avec un solde négatif de –5,5%, la perte est inférieure dans le secteur tertiaire par rapport au secondaire.

Les taux de survie des nouvelles entreprises varient énormément en fonction de l’activité économique exercée par les entreprises. En règle générale, les branches qui connaissent les taux de survie les plus élevés après 1 an ont également des taux de survie plus élevés après 2 et 3 ans, l’inverse étant également vrai. Pour toutes les cohortes de nouvelles entreprises et toutes les années de survie prises en considération dans cette étude, c’est la «santé et action sociale» qui affiche les taux de survie les plus élevés. À titre d’exemple, 88,3% des entreprises créées en 2013 étaient encore actives en 2014. En 2015 et 2016, ce pourcentage était de 79,7% respectivement 72,3%, des valeurs bien au-dessus de la moyenne suisse. La branche «transports et entreposage» est aussi particulièrement dynamique en termes de survie, avec des taux de 86,3%, 73,8% et 64,9% après respectivement 1, 2 et 3 ans (nouvelles entreprises 2013). L’«hébergement et restauration» est par contre la branche où les nouvelles entreprises sont les plus fragiles. Moins de quatre entreprises sur cinq exercent toujours leur activité après 1 an. Elles sont moins de 60% à passer le cap de la deuxième année d’existence et après 3 ans plus de la moitié des nouvelles créations a disparu.

Malgré les faibles taux de survie, l’«hébergement et restauration» connaît une bonne progression de l’emploi dans les entreprises survivantes, notamment pour la cohorte des nouvelles entreprises 2013 avec une progression de 81,3% au bout de 3 ans. Les «activités immobilières et de services» affichent aussi un bon dynamisme et une progression constante des emplois créés dans les entreprises survivantes. Les branches qui génèrent moins d’emplois dans les entreprises survivantes sont les «autres activités de services», l’«enseignement» et les «arts et activités récréatives».

Dans les «activités immobilières et de services» les emplois créés par les entreprises survivantes ont plus que compensé les emplois perdus suite aux cessations d’activité. La variation totale de l’emploi oscille entre 13,4% (survie à 1 an des nouvelles entreprises 2015) et 20,1% (survie à 2 ans des nouvelles entreprises 2014). Les branches de la «santé et action sociale» et des «transports et entreposage» connaissent aussi des valeurs positives pour toutes les cohortes et toutes les années de survie, bien qu’avec des taux plus bas.


7.2 Les nouvelles entreprises avec une seule personne occupée ont moins de chances de survivre

Pour toutes les cohortes de nouvelles entreprises, il semble ­exister une corrélation très étroite entre la taille de départ et les chances de survie. En effet, plus les entreprises sont grandes, plus les taux de survie sont élevés, et ceci pour toutes les années de survie observées. Après 1 an, la classe «10 emplois ou plus» présente le plus de chances de survie, avec notamment un taux de 94,5% pour la cohorte 2015. Après 2 ans, c’est la classe «5 à 9 emplois» qui affiche les taux de survie les plus élevés avec notamment un taux de 80,5% pour la cohorte 2013. Après 3 ans, avec un taux de survie de 73,2%, le meilleur résultat revient à nouveau à la classe «10 emplois ou plus». On constate toutefois que les taux de survie sont relativement similaires pour les entreprises avec au moins 2 emplois. La classe «1 emploi» affiche par contre des taux nettement plus bas que ceux des autres classes, permettant donc de conclure que ces unités très petites ont statistiquement moins de chances de survivre à long terme. À titre d’exemple, pour la cohorte 2013, les taux de survie de la classe «1 emploi» sont de 82,5%, 69,1% et 59,9% après respectivement 1, 2 et 3 ans.


L’emploi dans les entreprises survivantes augmente progressivement année après année dans toutes les classes de taille. Les augmentations sont liées à la taille des entreprises: plus elles sont grandes, plus la hausse en pourcentage est importante. Après 3 ans, la classe «10 emplois ou plus» a en effet doublé ses effectifs (+100,3%), tandis que dans la classe «1 emploi» la variation atteint 34,5%.



Dans la classe «1 emploi», même à la première année de survie, les emplois créés par les entreprises survivantes ne suffisent pas à compenser les pertes d’emplois résultant de fermetures d’entreprises. Après 3 ans, le recul atteint 19,5%. À l’inverse, dans toutes les autres classes de taille, les créations d’emplois parviennent à combler intégralement les pertes, et ceci même à plus long terme. La classe «10 emplois ou plus» est particulièrement dynamique avec une augmentation totale de l’emploi de 49,1% au bout de 3 ans.

7.3 Pas de tendance générale au niveau ­cantonal

Les taux de survie varient entre les différentes grandes régions. Pour toutes les cohortes et les années de survie observées, le Tessin est la grande région qui présente les meilleurs taux de survie. Les valeurs sont particulièrement élevées pour la cohorte 2013: 90,5% des nouvelles entreprises sont encore actives après 1 année. Ce pourcentage descend à 78,2% après 2 ans et 68,3% après 3 ans. La grande région de Zurich et la Région lémanique affichent également des bons taux de survie. De l’autre côté de l’échelle, on retrouve notamment l’Espace Mittelland. Exception faite pour la survie à 1 an des nouvelles entreprises 2015, cette grande région affiche toujours le taux de survie le plus bas. Trois ans après la création en 2013, il ne reste par exemple plus que 57,6% des entreprises dans l’Espace Mittelland.


Comme déjà indiqué, dès leur première année d’existence, les nouvelles entreprises créent des emplois et une croissance est observable dans toutes les régions. Il est toutefois difficile de faire ressortir des tendances générales et les régions sont plus ou moins dynamiques selon les cohortes et les années de survie analysées. On constate quand même que la Suisse orientale est la région avec les plus faibles tendances à la hausse (entre +12,0% et +16,2% après 1 an; entre +24,2% et +29,6% après 2 ans; +37,1% après 3 ans). Inversement, pour la survie à 1 an les meilleurs résultats sont ceux du Tessin (cohorte 2013: +23,7%; cohorte 2014: +21,6%) et de Zurich (cohorte 2015: +19,9%). Après 2 ans, les régions les plus dynamiques sont le Tessin (cohorte 2013: +41,0%) et la Région lémanique (cohorte 2014: +38,9%). Le Tessin est la grande région dans laquelle les nouvelles entreprises 2013 ont créé le plus d’emplois après 3 ans (+56,4%).



Le Tessin est la seule région dans laquelle les créations d’emplois dans les entreprises survivantes permettent toujours de compenser intégralement les pertes suite aux disparitions, tandis que dans l’Espace Mittelland et dans la Suisse orientale, le solde est négatif pour toutes les observations.

Taux de survie des nouvelles entreprises après 1, 2 et 3 ans par canton, en %T8

Cantons Nouvelles
entreprises
2013
Nouvelles
entreprises
2014
Nouvelles entreprises 2015
Après 1 an Après 2 ans Après 3 ans Après 1 an Après 2 ans Après
1 an
Total 83,9 70,9 61,7 82,1 68,7 83,0
AG 80,3 68,4 59,7 81,9 68,8 83,0
AI 84,9 67,7 54,8 80,4 64,9 77,9
AR 81,5 65,2 57,0 82,1 68,2 81,5
BE 80,1 66,7 59,3 78,8 64,2 83,1
BL 81,1 70,6 61,8 82,3 68,1 79,8
BS 79,2 66,3 57,9 83,7 67,8 82,3
FR 78,8 65,0 56,3 79,4 65,5 80,9
GE 87,2 74,7 65,5 87,6 74,7 85,5
GL 85,8 68,9 60,4 79,2 66,1 82,9
GR 83,8 71,6 62,3 79,6 66,6 80,4
JU 83,3 68,1 57,6 82,2 70,0 83,7
LU 83,2 69,1 61,6 79,9 67,0 82,1
NE 76,4 61,2 51,8 74,4 59,1 76,9
NW 79,8 64,6 55,2 78,7 67,5 81,6
OW 85,7 68,8 60,8 76,4 62,3 79,1
SG 80,8 68,2 59,7 78,6 65,9 79,3
SH 72,5 63,6 51,7 84,2 66,0 78,5
SO 79,7 65,8 58,5 78,4 67,0 78,8
SZ 81,5 68,0 57,1 83,8 70,6 82,9
TG 81,3 66,8 56,2 73,9 58,5 78,3
TI 90,5 78,2 68,3 87,7 74,6 86,6
UR 81,3 72,9 65,4 85,0 75,0 83,3
VD 87,9 73,4 63,5 81,5 70,6 85,3
VS 88,3 72,6 64,3 81,3 69,2 84,5
ZG 84,6 71,7 60,6 82,8 68,3 80,7
ZH 86,1 73,7 64,0 84,4 70,6 84,4

Source: OFS – Statistique de la démographie des entreprises (UDEMO)

© OFS 2018

Au niveau cantonal, les valeurs des taux de survie diffèrent. De plus, pour le même canton, on peut avoir des bons comme des moins bons résultats en fonction de la cohorte et de l’année de survie observées. En règle générale, les cantons qui se trouvent dans les grandes régions les plus dynamiques présentent sans surprise des taux de survie supérieurs à la moyenne. Il s’agit du Tessin, de Genève, Zurich, Vaud et Valais. On mentionnera également le canton d’Uri, dont la plupart des observations figurent dans le haut du classement, avec notamment le meilleur résultat du pays pour la survie à 2 ans de la cohorte 2014. Parmi les cantons où la survie semble être plus problématique, on retrouve en particulier Neuchâtel. Sur les six observations, ce canton enregistre trois fois le taux de survie le plus bas et trois fois le deuxième moins bon résultat. Thurgovie, Fribourg et Schaffhouse (sauf pour la survie à 1 an de la cohorte 2014) ont aussi des faibles taux de survie.

Variation de l'emploi après 1, 2 et 3 ans (uniquement entreprises survivantes) par canton, en %T9

Cantons Nouvelles
entreprises
2013
Nouvelles
entreprises
2014
Nouvelles entreprises 2015
Après 1 an Après 2 ans Après 3 ans Après 1 an Après 2 ans Après
1 an
Total 18,7 33,3 46,4 17,7 32,9 17,5
AG 12,4 25,9 37,6 21,7 32,6 14,2
AI 22,4 40,0 54,7 26,1 57,0 -1,2
AR 8,2 16,5 29,3 20,5 31,5 14,2
BE 20,0 32,8 44,1 12,9 26,4 14,9
BL 16,7 27,0 44,5 18,1 36,7 18,4
BS 11,8 33,5 50,5 18,0 32,6 19,5
FR 15,8 24,2 38,8 14,9 36,1 15,1
GE 21,8 40,9 54,0 21,0 38,5 20,0
GL 4,4 15,7 20,2 6,4 14,9 9,6
GR 10,0 21,0 34,8 18,5 23,5 12,3
JU 18,1 32,2 49,4 13,0 20,4 22,0
LU 21,0 32,6 40,6 15,2 29,3 16,4
NE 16,0 24,8 30,9 11,0 20,3 15,4
NW 25,7 39,2 34,5 26,4 36,5 18,0
OW 8,5 15,9 23,0 5,0 23,5 4,6
SG 13,3 27,7 43,7 15,8 30,0 15,7
SH 21,1 35,3 50,4 17,2 35,1 13,6
SO 26,0 46,2 55,2 14,3 26,4 11,3
SZ 11,8 24,8 34,2 20,6 28,2 12,8
TG 9,5 18,0 23,8 13,5 31,6 16,8
TI 23,7 41,0 56,4 21,6 33,9 18,5
UR 82,1 103,4 138,4 39,4 86,1 14,0
VD 17,9 28,4 41,5 18,9 39,5 18,3
VS 11,4 20,3 29,7 21,2 38,2 16,1
ZG 23,3 43,7 55,3 21,2 44,2 25,3
ZH 21,3 37,5 53,0 16,3 30,9 19,9

Source: OFS – Statistique de la démographie des entreprises (UDEMO)

© OFS 2018

L’analyse de la variation de l’emploi des entreprises survivantes au niveau cantonal doit être faite avec une certaine prudence, notamment lorsque les valeurs absolues considérées sont peu importantes. C’est par exemple le cas pour le canton de Uri. On constate qu’à l’exception de la survie en 2016 de la cohorte 2015, ce canton affiche les variations relatives les plus importantes. A titre d’illustration, les emplois dans les nouvelles entreprises 2013 encore actives trois ans plus tard ont cru de 138,4% par rapport à l’année de création. Zoug se distingue aussi par des hausses significatives, notamment une variation de 25,3% entre 2015 et 2016, ce qui en fait le canton le plus performant pour cette cohorte. Le cas d’Appenzell Rhodes-Intérieures mérite également d’être mentionné, car l’emploi en 2016 dans les entreprises créées en 2015 et survivantes est inférieur de 1,2% à celui de départ. Il s’agit de la seule observation négative dans le tableau T9.

Si l’on met en relation l’emploi des différentes cohortes d’entreprises survivantes avec l’emploi initial total, y compris donc celui dans les entreprises ayant cessé l’activité, on constate que dans les cantons du Tessin, de Genève et de Zoug, les créations d’emplois par les entreprises survivantes ont permis de compenser les disparitions d’emplois pour toutes les cohortes et toutes les années de survie analysées. Dans huit cantons, l’effet inverse s’est produit, c.-à-d. que les créations n’ont permis de compenser les pertes dans aucun cas de figure. Les baisses d’emplois ont frappé plus lourdement les cantons de Neuchâtel, Obwald, Glaris et Thurgovie.